"NEXT WAVE"
OTTO RAMSTAD (US)
ANTONY HAMILTON (AUS)
JASON AKIRA SOMMA (US)
Dance
8. 9. 10. 11. 12 JUNE 2010 at 8pm
Three very young choreographers from Australia and the United States will create a piece to be performed by the dancers of the Lyon Opera Ballet. A brand new collaboration, three shows created as part of a residency at Les Subsistances.
Coproduced with Opéra de Lyon.
Price
€12 / €10
Duration
2 hrs approx
Link
JASON AKIRA SOMMA / ’’Angelic Dystopia’’
Depuis le 11 septembre 2002, la ville de New York est envahie de caméras de surveillance. Big Brother est partout et s’invite par effraction dans la vie privée de chacun. Cette atteinte à la liberté a fait naître chez ce chorégraphe/ vidéaste la réflexion suivante : « comment sommes-nous vus, quand on ne sait pas qu’on est vu ? Avons-nous des attitudes insoupçonnées de nous-même ? Si l’on sait qu’on est filmé, on peut changer son comportement, mais quand on ne sait pas, que peut-on découvrir ? » Elle lui a donné l’idée de détourner cette méthode invasive en moyen d’expression artistique.
Avec des caméras infrarouges qui captent les mouvements des danseurs, même dans le noir, il réalise une chorégraphie visuelle, savante, sophistiquée, plus complexe que celle que les interprètes sont en train d’exécuter.
Dans une première partie, les images sont projetées sur un écran placé sur le devant de la scène, sans que le public voie les danseurs évoluer. Dans la seconde, les spectateurs découvrent les danseurs et leur projection, transformée par le chorégraphe, qui mixe les images en direct.
Cette danse, filmée live, est accompagnée d’une musique enregistrée par un violoncelliste, également compositeur - Christopher Lancaster - qui, lui-même, a recours à une technique complexe (jouant, s’enregistrant, superposant ses enregistrements successifs).
Les technologies modernes que - d’un point de vue moral, le chorégraphe critique (« ces éléments de progrès faits, en principe, pour nous aider, nous rendent en fait esclaves ») -, il les utilise de façon subversive pour créer des oeuvres d’art. « Les artistes sont des scientifiques de la beauté », dit encore Jason.
Propos recueillis par Josseline Le Bourhis - mai 2010.
Textes : © Josseline Le Bourhis
Vidéo à propos de se création ’’Angelic Dystopia’’
ANTONY HAMILTON - ’’Black Project’’
Ce Black Project se présente actuellement sous la forme d’une trilogie : le Black Project I a eu lieu à Berlin en octobre 2009 (c’était un duo), le Black Project II à Melbourne avec 8 danseurs, et la 3e étape est cette création à Lyon, Black Project III, avec 21 danseurs.
« Il s’agit d’une tentative (un peu utopique) d’ ’’échapper au contexte’’, à ce qui nous entoure, à ce qui est reconnaissable. Pour cela, pas de couleurs, pas de lumières, tout est noir : le lieu (boîte noire, du sol au plafond), les ’’costumes’’ (les danseurs sont vêtus de noir, ont des gants noirs - on ne voit pas un bout de peau - et la tête recouverte de noir - une cagoule qui ne renvoie à rien de ce que l’on connaît déjà : elle est hérissée de piquant). J’essaie d’éliminer les repères qui feraient que le public puisse identifier des corps humains en des objets. Je voudrais utiliser les danseurs comme formant un seul organisme, homogène, qui peut se diviser et s’éparpiller, mais aussitôt se regrouper et se rassembler : une masse mouvante, comme une sculpture mobile, mieux… vivante, que des rayons laser rouges viennent agiter, métamorphoser. Créer des images abstraites qui bougent, enveloppées d’une atmosphère sonore étrange... Je cherche à établir une profondeur dans l’espace, perçue non de façon réelle mais ’’optique’’ par le spectateur. » Antony Hamilton
Propos recueillis par Josseline Le Bourhis – mai 2010
Textes : © Josseline Le Bourhis