Associée au prolifique musicien Mondkopf, la Féline fait exploser sa passion pour les guitares échevelées, les embardées soniques et les atmosphères délicieusement shoegaze.
Avec Grive, nouveau terrain de jeu du duo : le chant est en anglais, la guitare vrombit plus fort et les drones s’humanisent. Les pulsations sont lourdes, la narration riche : chaque morceau raconte une scène de vie quotidienne, une tranche de réel défraîchi, mais nous saisit avec sa part de sublime.
Agnès Gayraud et Paul Régimbeau partagent un goût pour la liberté et le démontrent : lui, à travers les multiples projets (Mondkopf, Oiseaux-Tempête, FOUDRE !, Autrenoir, Extreme Precautions) où il explore des territoires noise, drone et expérimentaux ; elle, par l’ambition et le sens de l’épique qu’elle insuffle à la pop hexagonale en tant que compositrice et figure centrale du projet La Féline depuis 2008.
À deux reprises par le passé, Paul a remixé les morceaux d’Agnès, tandis qu’elle a offert sa voix aérienne à certains de ses morceaux. C’est une collaboration sur une reprise démoniaque du morceau « Comme un guerrier » de Gérard Manset, sortie par la La Féline, qui sera le point de départ d’une bifurcation synchronisée vers la création d’un vrai groupe, d’un projet à part entière, nommé GRIVE.
Dans GRIVE, Agnès et Paul jouent sur un terrain nouveau. Agnès chante en anglais, sa guitare vrombit plus fort, les drones de Paul s’humanisent : les chansons
naviguent entre ballades folk et explosions progressives, eau claire et gravier sonore. Les pulsations sont lourdes, la narration riche : chaque morceau raconte une scène de vie quotidienne, une tranche de réel défraîchi, mais saisi avec sa part de sublime. La force sonique et le chant, ténu, émouvant, transforment la banalité en une séquence cinématographique.
Le tout, dans une spontanéité certaine : les morceaux ont été créés et enregistrés en live, lors d’une résidence au Performing Arts Forum (PAF) situé dans un ancien couvent à Saint-Erme, en Picardie. Le lieu et ses environs – même l’énigmatique « Burger Shack » (friterie) et ses habitants dont parle Agnès dans la chanson éponyme – les ont beaucoup inspirés. La nature n’était jamais loin, le bitume et les supermarchés de campagne non plus. Sur les armoiries de Saint-Erme, Paul a remarqué que figurait une grive, oiseau commun de la région. Ils se sont dit que ce totem là leur irait bien ; un oiseau chanteur familier des matins gris, qui se pose, frêle et solide, l’air de rien, sur les grands pylônes électriques.