Intimae.(Petits opéras obliques et insulaires), Michel Laubu / Turak - Création / Théâtre d’objets

Spectacle Lyon - Lieu culturel
Création / Théâtre d’objets

Michel Laubu / Turak
« Intimae.(Petits opéras obliques et insulaires) »
Du 22 au 25 et du 27 au 30 novembre 2006 à 20h

Avec “Intimae”, c’est la poursuite d’une aventure partagée depuis plusieurs années avec le Turak.
A voir en famille.


Aux Subsistances, il a recréé ses premiers spectacles, joué dans un parc, chorégraphié des toiles de tentes sous la verrière, ouvert des chantiers et des laboratoires réguliers. Avec “Intimae”, c’est le retour de Michel Laubu, docteur ès bricolages sensibles, dans une “vraie” sallede théâtre. Une nouvelle création, plutôt grand format, mais qui pose comme enjeu premier de préserver une relation intime avec chacun des spectateurs. Avec sans doute, donc,symphonies personnelles de bouts de ficelles, académie de stars décrochées de ciels et improbables...
pour nous mener à la redécouvertes d’îlots poétiques que nous pensions ne plus habiter. Un théâtre d’objets qui, d’une patiente collection de riens, nous fait rêver à de grandes choses...
Résidence
Du 2 octobre au 30 novembre 2006
aux Subsistances.

Représentations
Du 22 au 25 et du 27 au 30
novembre 2006 à 20h
Tarifs : 10 € / 8 € / 6 €
ou 2 tickets Su

Rendez-vous autour de la création
- Art au comptoir :
23 octobre à 19h30 (lieu à définir)
- La Soupe à la répèt’ :
6 novembre à 19h30
- Babel : 27 novembre
à l’issue de la représentation


 

Croquis de Michel Laubu




Illustration : © Turak Théâtre
 

Quels sont les points de départ de cette nouvelle création ?
Mon envie de réfléchir à un univers insulaire et en même temps le désir
de poursuivre un travail sur les espaces d’intimité. Pour l’instant je travaille
avec en toile de fond “Espèce d’espaces” de Perec ; l’idée d’opéra
est aussi très importante. J’ai commencé à faire des listes de géographies
intimes pour pouvoir créer des opéras d’objets, des chants, des sons.

Vous parlez d’opéra pour ce spectacle, pouvez-vous expliquer ?
Je suis à un moment de changement, de rupture. “Depuis hier, 4 habitants”
que j’ai joué à Avignon était d’une certaine manière la fin d’un chapitre.
Aujourd’hui cet opéra d’objets je le vois comme une réinvention. C’est
pour moi un opéra au-delà de la musique. J’ai envie d’affiner le travail sur
les constructions plastiques, j’ai envie de créer un espace chorale, de commander
des objets sonores. J’ai envie d’approfondir le rapport à la
musique et peut-être d’introduire du texte, peut-être chanté.

Quelles sont vos îles ?
Pour moi le rapport à l’île ce n’est pas un rapport à la mer mais à la
terre. C’est à la fois cette autarcie, cet endroit coupé du monde où des
personnes passeront toute leur vie ensemble sous le regard d’autres
mais aussi c’est cet endroit où tu existes dans une communauté. Ce
sentiment insulaire pour moi est très précis.

L’idée du territoire peuple de façon récurrente vos spectacles...
Pour moi un lieu c’est aussi une identité. Je travaille beaucoup sur un
ailleurs, non localisable. Mais pas un ailleurs évanescent, un ailleurs qui
possède toujours un solide sens de l’ordinaire. J’ai encore beaucoup de
pudeur avec l’ordinaire qui m’a constitué. Je n’arrive pas à dire “je”, alors
je parle d’un ailleurs. En même temps mes spectacles parlent de choses
qui sont miennes que je ne peux pas renier. Lorsqu’on m’interroge, je dis
toujours que mon père était mineur en Moselle. Je crois que mon théâtre
est animé d’un profond désir de témoigner, que je détourne. Il n’y a pas
plus insulaire qu’une cité minière. L’isolement est grand, il y a l’école des
enfants d’ouvriers qui n’est pas la même que celle des enfants des
contremaîtres. C’est l’autarcie, débilitante et rassurante. Je retrouve cela
sur une île. Cela brasse profondément des sentiments.

Mais cela n’est plus votre réalité...
Vouloir témoigner de l’ordinaire, ce n’est pas de la nostalgie et c’est vouloir
faire l’inverse de la parodie. Je n’ai pas d’ironie, je me souviens des
étoiles que je voyais dans les couvercles de Tupperware, c’était vraiment
un objet beau. Et cet objet là est encore aujourd’hui pour moi plus précieux
que l’objet neuf. Mon univers est celui du ramassis, celui du précieux crâne
de lapin que je trouvais enfant et avec lequel je réinventais une vie. C’était
primitif, rituel et ordinaire, ce qu’est mon théâtre aujourd’hui.
 

Connu pour son travail de recherche autour de l’objet, depuis 25 ans le
Turak créé par Michel Laubu, fait se rencontrer les formes “marionnettiques”,
le théâtre gestuel et l’exploration plastique. L’approche artistique
du Turak repose sur un jeu avec l’objet usé accessible à tous les
publics. Projets créés aux Subsistances : “Vieux spectacles sur l’établi”,
“17 bis rue du dortoir d’Îles” (festival Les Intranquilles 2005), “L’heure
où les pingouins vont boire” et “Stirptiz”. Le Turak a présenté à Avignon
“Depuis hier, 4 habitants” (2006).
 

“Le désir précis d’un “grand plateau intimiste” me préoccupe et m’amène
à envisager la forme de ce nouveau spectacle. Les cinq acteursmanipulateurs
mettront en mouvement une brassée de personnages
qui seront les grandes figures de cette mythologie oblique et insulaire,
inventée sur mesure, une mythologie de poche, comme un couteau
suisse”. Michel Laubu.
 

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Propos recueillis par Cathy Bouvard, jeudi 19 octobre 2006

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Texte, mise en scène et scénographie : Michel Laubu.
Complicité : Emili Hufnagel.
Avec : Laurent Bastide, Carlo Bondi, Patrick Murys,Charly Frénéa, Emmeline Beaussier.
Musique : Raphaël Vuillard et Brice Duval.
Lumière : Dominique Legland.
Vidéo : Alexis Bergeron.
Construction décor et accessoires : Charly Frénéa, Emmeline Beaussier, Géraldine Bonneton, Bill, Jean-Pierre Belin, Jean-Marie Baudean.
Costumes : Emili Hufnagel, Mathilde Gallay Keller, Nathalie Trouve.
 

Production : Turak Théâtre.
Coproduction : Les Subsistances / Lyon / France, le TNT - Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées, Château Rouge à Annemasse, Les Scènes du Jura, l'Agora - Scène Nationale d'Evry et de l'Essonne.
Avec le soutien et la complicité de l'Allan - Scène Nationale de Montbéliard.
Le Turak Théâtre est en convention avec le Ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Rhône- Alpes et est subventionnée par la Ville de Lyon.
Le Turak reçoit régulièrement le soutien de l'AFAA pour ses projets à l'étranger.

Les Subsistances, laboratoire de création artistique, spectacle et théatre à Lyon