Pascale Henry / Compagnie Les Voisins du dessous, « C'est pour rire », au Week-end Ça monstre! en avril 2007

Création artistique - Evènement Lyon
Week_End « Ça monstre ! » >  Créations

 Création / Performance Théâtre
Pascale Henry / Cie Les Voisins du dessous
  « C'est pour rire »

Choix Monstrueux


Pascale Henry, écrivain et metteur en scène, croit au pouvoir des mots. Sa phrase sonde, retourne, explore, fouit les recoins de l’humanité. Haletante ou ourlée, elle touche précisément là où ça fait mal, là où ça fait semblant, là où c’est creux. Pas de drame chez Henry, de l’humour, bien ajusté, de la nuance, un rien de cruauté, et de l’amour qui voudrait bien ne pas être débordé. "C’est pour rire" est né d’une histoire de mots retournés en pleine poire. Un stage en prison et la découverte des mots incarcérés bien plus que les corps. Des mots monstres habiles assignés pour défendre sauvagement des citadelles d’espoirs de conformité. Elle en fait un spectacle de théâtre à la fois léger et acéré.
Ven 21h / sam 19h30 / dim 17h

durée : 30 min environ


 

Avant d’aborder la mise en scène, puis l’écriture, Pascale Henry travaille plusieurs années comme comédienne et participe parallèlement à différentes aventures musicales. Elle fonde en 1989 la compagnie Les Voisins du dessous, qu’elle engage dans un parcours singulier où alternent des montages de textes, des adaptations, des pièces d’auteurs et ses propres écrits pour le théâtre. Ce parcours singulier se construit au fil des années grâce aux soutiens et aux fidélités des théâtres, des institutions et des personnes qui s’attachent à son travail et s'inscrit à plusieurs reprises à l’étranger (“Un Riche trois pauvres” en Syrie, Roumanie, Hongrie, Bulgarie, Slovaquie, “Les Tristes Champs d’asphodèles” en Espagne, “Inconnu à cette adresse” au Québec). Elle prépare pour janvier 2008 une adaptation du roman de l'auteur haïtien Lyonel Trouillot "Thérèse en mille morceaux".
 

" Nous sommes de langage.
Et les mots nous assignent à résidence.
Pourquoi sinon, dans le langage des prisonniers, le moment du repas est " l’heure de la gamelle " ? N’est-ce pas un mot fait pour les chiens ?
Il y a dans la langue l’espace de notre présence au monde.
Il y eut la langue d’Hitler, et il y a aussi celle des poètes.
Dans l’une et dans l’autre des êtres ont pris corps.
Dans quelle langue baignons-nous aujourd’hui ? Dans quelle grammaire prenons-nous corps ?
Ce sera l’objet de mon projet.
La monstruosité de la langue d’Hitler n’apparaissait pas à ceux qui s’incarnaient en elle et y trouvaient soudain la raison de leur existence. La monstruosité apparente tient d’habitude à l’écart des autres….
On devine, sans vouloir y croire – comment y croire ? -, une monstruosité nouvelle dans la langue qui nous traverse  et organise secrètement notre relation à l’autre.
Sa monstruosité manque bien sûr de nous apparaître franchement : comment en serait-il autrement, quand notre raison de vivre trouve un abri en elle ?
Et si la monstruosité se tenait dans ce simple asservissement des moyens et des effets de la langue au service d’un projet qui ne concerne plus l’humain (pas même un humain contre un autre) mais qui cherche à s’en débarrasser pour mieux user de lui ?
Démoniaque. "
Pascale Henry
 

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Propos recueillis par Cathy Bouvard, vendredi 6 avril 2007

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Texte et mise en scène : Pascale Henry
Avec : Stéphane CZOPECK et Pascale HENRY
Assistant : Yann de GRAVAL
Lumières et régie générale: Léo VAN CUTSEM
 

Coproduction et résidence : les subsistances / lyon / france

La compagnie Les Voisins du dessous est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Rhône-Alpes), le Conseil général de l’Isère et la Ville de Grenoble et soutenue par le Conseil régional Rhône-Alpes.

Les Subsistances, laboratoire de création artistique, spectacle et théatre à Lyon