"SUR LA ROUTE..."
/ LES COLPORTEURS
Cirque / fil
9, 10, 11 octobre 2009
Ven 21h15, sam 20h15, dim 16h15
Tout public
Lorsque OEdipe prend la route, c’est pour tenter, après la tragédie, de reprendre différemment le fil de sa vie, de retrouver l’équilibre après qu’il s’est rompu. À partir de l’oeuvre d’Henry Bauchau, Antoine Rigot prend à son compte l’histoire d’OEdipe. Dialogue des corps entre un homme blessé et une femme funambule, le duo qu’il crée est une chorégraphie de l’équilibre. C’est aussi pour lui, fildefériste et victime d’un accident en mai 2000, une nouvelle étape dans la réinvention de son art. Après ’’Le fil sous le neige’’, cette création est le deuxième volet d’un triptyque qui nous parle du fil de manière infiniment personnelle, bien au-delà d’un exercice de virtuosité.
Voir la feuille de salle (pdf/84ko)
Résidence : 4 au 16 fevrier 08 et 7 au 11 octobre 09
Après ’’Le fil sous la neige’’, vous allez créer ’’Sur la route...’’. Cette pièce fait partie d’un triptyque autobiographique ?
Antoine Rigot : Cette obligation de vie qui m’est tombée dessus a été difficile à accepter et il fallait que j’en fasse quelque chose. J’ai commencé à écrire ce triptyque par ce qui sera la troisième partie, le solo. C’était au tout début, j’étais au centre de rééducation, je ne bougeais pas encore. Quand je suis sorti, c’était trop difficile pour moi d’affronter mon histoire seul en scène et c’est comme ça qu’est né ’’Le fil sous la neige’’. Cette seconde pièce sera beaucoup plus intime, mais encore partagée.
Pouvez-vous expliquer ce cheminement ?
’’Le fil sous la neige’’ est un spectacle de partage d’une passion, je l’introduis et le conclus, les fildeféristes le traversent, il est une manière de continuer mon histoire de fildefériste. C’est une grande aventure de respect et de confiance où les interprètes, au-delà de leur magnifique technique, apportent leur imaginaire et leur sensibilité au service d’une proposition. Cela m’a permis de continuer à creuser l’art du fil et à commencer mon travail de reconstruction personnel. Dans cette seconde pièce, nous tentons d’aborder ce qui m’a donné la force de redémarrer : ce soutien de tous les instants, cette attention, cette aide très directe qui m’a été accordée. On arrive à l’essentiel, au rapport à l’autre et à rendre sensible le fait que même s’il y a une altération physique importante on peut continuer à exister, à aider, à soutenir l’autre. Forcément ça renvoie à un propos politique, malgré une tragédie quelle qu’elle soit on devrait toujours être accueilli, avoir sa place. Cette pièce impose aussi le regard vers une situation qu’on a instinctivement envie de fuir.
Le point de départ était ’’OEdipe sur la route’’ d’Henry Bauchau, quel rôle a ce livre dans votre spectacle ?
On y revient, on en repart. Il n’y a pas de rapport direct avec les personnages ou avec l’histoire, mais dans le roman il est question de reconstruction après une tragédie. Depuis des années ce roman m’accompagne et des liens se tissent entre l’errance d’ OEdipe et ma propre histoire. Et il y a Antigone qui s’impose dans ce voyage, son engagement, son attention, sa force, sa manière de réagir, de donner une énergie, une aura que je retrouve chez certaines personnes qui m’entourent. Le livre est une source d’inspiration qui permet aussi de prendre une distance avec mon histoire.
Avec votre corps vous inventez une autre manière d’être sur scène ?
Après neuf ans, j’y crois toujours mais je sais qu’il n’y aura pas de révolution. Les années de rééducation m’ont demandé tellement d’efforts pour un résultat si minime et pourtant je ne peux pas arrêter car si j’ai progressé si doucement, je régresse bien plus vite. Mon corps est tel qu’il est et il faut déjà que je trouve l’énergie de me mettre debout tous les jours. Petit à petit j’ai commencé à l’accepter, réappris à l’aimer, à découvrir ses possibilités, et appris une nouvelle forme d’équilibre, un nouveau langage physique. C’est aussi une progression psychologique, tout cela devient un challenge fou mais il y a une très grande satisfaction à ne pas s’être laissé abattre.
C’est une aventure très personnelle ?
Oui, mais je ne suis pas livré à moi même, il y a une équipe et sous le regard de Cécile Kohen, nous écrivons ce spectacle avec Sanja. Elle a une sensibilité extraordinaire. Ce qu’elle trouve en elle-même pour accomplir ce travail m’étonne chaque jour. Je sens qu’elle est pleinement engagée au même endroit que moi, cela me semble fou parce qu’elle n’est pas blessée. Pour moi cette complicité est très importante. L’équilibre est aussi entre nous deux, dans la manière de ressentir. Elle comprend d’abord d’un point de vue physique et technique comment peut fonctionner mon corps et elle plonge. On arrive à une fusion qui me semble pouvoir parler au delà de bien des mots.
Parcours
Fildefériste, Antoine Rigot fonde Les Colporteurs en 1996 avec sa complice Agathe Olivier. Outre des collaborations avec ’’La Volière Dromesko’’ ou le cirque Roncalli, leur première création ’’Filao’’, d’après ’’Le baron perché’’ d’Italo Calvino mêle cirque, théâtre, danse et musique. Après trois ans de tournée, en mai 2000, Antoine est victime d’un grave accident. Un an plus tard, malgré son handicap, il reprend son travail de comédien et s’engage dans un travail de mise en scène. Rappelé au fil par de jeunes funambules qui lui demandent de leur transmettre son savoir, il crée en 2006 ’’Le fil sous la neige’’. Ce spectacle est la première étape dans la réflexion que mène Antoine Rigot pour sa reconstruction. Il s’agit du premier volet d’un triptyque composé par la suite de ’’Sur la route...’’ création 2009, et à venir ’’Le trou’’.
Sanja Kosonen, funambule finlandaise, s’est formée à l’École supérieure du cirque de Finlande puis au Centre National des Arts du Cirque. Elle a participé à plusieurs créations notamment celle de la cie Circo Aero ’’Louisiana Circus’’. Sa présence poétique et sa pratique instinctive touchent profondément Antoine qui lui proposera de collaborer à l’aventure du ’’Fil sous la neige’’.
Distribution
Conception et mise en scène : Antoine Rigot. Avec : Sanja Kosonen et Antoine Rigot.
Assistante à la mise en scène : Cécile Kohen.
Scénographie : Antoine Rigot et Patrick Vindimian.
Création et régie lumière : Thomas Bourreau.
Création et régie son : Stéphane Comon.
Création des costumes : Florie Bel.
Direction technique, régie plateau : Nicolas Legendre, Patrick Vindimian.
Construction : Sylvain Georget, Patrick Vindimian.
Complicités artistiques : Elsa Quinette, Nicolas Bouchaud, Iris Bouche, Christophe Lelarge, Alix Quoniam, Kathleen Reynolds, Cécile Bon, Bonaventure Gacon.
Mentions
Résidence & coproduction : Les Subsistances / Lyon / France.
Coproduction : Le Cirque-Théâtre d’Elbeuf, centre des arts du cirque de Haute-Normandie / Equinoxe, scène nationale de Châteauroux / Le Carré Magique, Scène conventionnée de Lannion-Trégor / La Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la- Vallée / Bonlieu, scène nationale d’Annecy / Le Maillon, Théâtre de Stras-bourg / L’Académie Fratellini, Saint-Denis / Le Cirque Jules Verne, Amiens / Les Migra-teurs, associés pour les arts du cirque, Strasbourg.
Et avec le soutien de : La Fonderie, Le Mans / Lieux Publics et le CREAC, Marseille / La Cascade, Bourg-St-Andéol dont la compagnie Les Colporteurs est artiste associé.
La compagnie Les Colporteurs est conventionnée par : la DRAC Rhône-Alpes, le Conseil régional Rhône-Alpes et le Conseil général de l’Ardèche. La Fondation BNP Paribas soutient les projets de la compagnie. Avec l’aide de la Région Rhône-Alpes -soutien au spectacle vivant.