Violeta Gal-Rodríguez & Paula González-Seguel

La mémoire bafouée
Théâtre

Programmé dans le cadre du Festival Sens Interdits, festival international de théâtre, du 13 au 30 octobre 2021
Plus d’informations www.sensinterdits.org

Plongée sensible au cœur d’une identité métissée, La mémoire bafouée met en scène les conséquences de l’exil de nos parents sur nos corps, notre existence, nos rêves, et révèle ainsi la porosité de la lisière entre fantasme et véracité.

« Nous sommes des balles perdues sur le champ de bataille ». En collaboration avec le Kimvn Teatro et Paula González-Seguel, Violeta Gal-Rodriguez propose une réflexion sur la mémoire de l’exil et l’histoire chilienne, de ce temps où la dictature a chassé une génération d’hommes et de femmes hors du pays. Que sont devenus les enfants des exilés politiques ? Comment souffrent-ils aujourd’hui du traumatisme de leurs parents ?
Fragments de l’intime, analyses géopolitiques, approches scientifiques de la mémoire de l’ADN…Telle une caisse de résonance de l’actualité, ce récit autofictionnel explore les contours d’une identité morcelée.

C’est à partir de l’expérience de son propre corps que Violeta Gal Rodriguez a pensé le spectacle : comment se construire une mémoire contre l’oubli volontaire de sa mère ? comment son corps, qui pourtant n’a vécu ni l’exil ni la torture, porte-t-il en lui la trace de la déchirure ? Le corps devient le témoin d’une expérience qui interroge deux postulats opposés : d’une part, les théories de l’épigénétique, qui affirment que le traumatisme se transmet dans l’ADN des générations suivantes ; d’autre part, la socio-généalogie et les travaux de Marcela Cornejo, chercheuse en psychologie spécialisée dans l’étude de la deuxième génération d’exilés politiques chiliens. Une recherche sur le terrain à Santiago du Chili et le dialogue avec Paula Gonzalez Seguel, qui permet de mettre en perspective l’expérience personnelle de l’autrice avec l’histoire du Chili et celle d’une génération d’exilés, induisent le processus de création, croisant recherche documentaire et récit autobiographique. Le spectacle est écrit en espagnol puis retranscrit en français, porté au plateau par Violeta Gal-Rodriguez : le processus d’écriture bilingue participe de ce va-et-vient entre mémoire personnelle et mémoire historique, « je » quotidien et « je » scénique. Enfin, le travail en live de Christophe Boucher sur la musique et le numérique dit ce que la parole ne peut pas transmettre, dans une dramaturgie du fragment qui correspond aux vides laissés par l’histoire et introduit un biais poétique, par l’ordre aléatoire du récit et l’esthétique du collage. Le mode de répétition, imposé par la crise sanitaire, renforce la spécificité de leur travail : les artistes ont travaillé par zoom uniquement et l’actrice était guidée au plateau par Paula Gonzalez Seguel grâce à une oreillette, dans laquelle elle recevait les indications de mise en scène en direct. Élaborant la création comme une enquête pour retracer le parcours de sa mère et par là interroger sa propre identité, Violeta Gal Rodriguez confronte les photographies, les témoignages, les hypothèses, proposant un spectacle « à la fois documentaire, autobiographique, poétique, plastique et musical ».

Née en France d’une mère chilienne exilée politique du régime de Pinochet, Violeta Gal Rodriguez arrive au Chili lorsqu’elle est enfant. Après son baccalauréat en arts scéniques à Santiago, elle entre au CNSAD de Montpellier, puis fonde la Compagnie l’Insoumise en 2016. Elle est actrice, metteure en scène, dramaturge, enseignante et militante pour l’égalité h/f dans le milieu artistique. Entre l’espagnol et le français, le théâtre documentaire et l’autofiction, à la croisée des disciplines, son travail part de l’intime pour explorer l’universel. C’est à son entrée à l’Universidad Mayor que Violeta Gal-Rodriguez rencontre Paula Gonzalez Seguel : unies par la conviction que le théâtre est un outil formidable de transformation sociale, amies fidèles depuis le premier jour, elles travaillent ensemble pour la première fois pour La Mémoire bafouée.

Depuis 2008, Paula González-Seguel mène son travail et sa recherche autour du genre documentaire, avec des thématiques liées à la Mémoire, l’oralité, les peuples autochtones, la violence et les droits de l’homme obtiennent au Chili comme à l’étranger, diverses distinctions. Elle participe à différentes instances de formation et présente ses œuvres dans des festivals importants à l’international ; France, Brésil, Corée du Sud, Australie, Mexique, Cuba et Argentine. Elle exerce en tant que responsable de projets culturels et enseignante à l’Univ Andrés Bello, Académie universitaire d’humanisme chrétien, Univ. nationale de Río Negro (Bariloche, Argentine).Actuellement artiste et administratrice de KIMVNTeatro, elle développe une collaboration dans la recherche et création avec le Centre de recherche en études interculturelles et Indigènes (CIIR) -‘Univ catholique du Chili.

Direction artistique : Violeta Gal Rodríguez (Cie L’insoumise) & Paula González Seguel (KIMVN TEATRO, Chili)

Actrice, dramaturge et idée originale : Violeta Gal Rodríguez

Dramaturgie et mise en scène : Paula González Seguel

Création musicale et interprétation : Christophe Boucher

Co-création musicale et interprétation : Evelyn González Seguel y Paula González Seguel

Assistante à la mise en scène et chanteuse : Andrea Osorio Barra

Conseil à la création et assistante à la mise en scène : Rosa Landabur Parada

Création lumières : Mylène Pastre

Création vidéo, sonore et surtitres  : Loïc Lambert

Costumes  : Natalia Geisse

Collaboration chorégraphique  : Josepha Suzon, Paulina Rebolledo

Aide à la documentation, voix off  : Marcela Cornejo

Assistante traduction : Yaremi Chan Padilla

Production et diffusion : Margaux Decaudin

Production exécutive  : David Cherpin/ Five Tones

Photos et vidéos  : Serge Bonnet

Réalisation audiovisuelle : Paula González Seguel

 

Co-productions : Centre Culturel Juliette Drouet – Fougères Agglomération (35), Festival Sens Interdits – Lyon (69), Association ADEMASS – Montpellier (34), Le Tracteur – Cintegabelle (31), l’Estive, scène nationale de Foix et d’Ariège (09), le Théâtre Molière, Scène nationale de Sète (34).

Accueilli en résidence au Studio Monnet – Domaine d’O département de l’Hérault – Montpellier (34), au Centre Culturel Juliette Drouet – Fougères Agglomération (35), au Tracteur, lieu de création du théâtre Le Grand Rond – Toulouse (31), les SUBS, lieu vivant d’expériences artistiques (69), en partenariat avec le Festival Sens Interdits, à la Passerelle en partenariat avec le théâtre Molière – Sète (34), à l’Estive, scène nationale de Foix et d’Ariège (09), au Théâtre de Pierres – Fouzilhon (34) – au Théâtre de la Ville – Pézenas (34)

En partenariat avec la Cie Kimvn teatro (Chili) pour production déléguée pour le continent sud américain.

Avec le soutien de la DRAC Occitanie, de la Région Occitanie, du Département de l’Hérault, et d’Occitanie en Scène.

Association soutenue par La Maille, toile d’artistes féminines, et par l’association Five Tones, vivant dans le cadre de son dispositif d’accompagnement de l’émergence « Zéro de Conduite».