Danse
Musique
Fun Times
Ruth Childs
Bienvenue dans un cabaret aussi joyeux que troublant, où l’on rit, pleure et vacille. Entre danse déchaînée et vocalises désaccordées, l’amusement devient un terrain de jeu instable. Sur scène, cinq interprètes virtuoses oscillent entre légèreté et désordre, comme un écho à notre époque bancale. Un spectacle lyrique en clair-obscur où le plaisir prend des allures de résistance.
Ruth Childs, héritière de la danse postmoderne américaine, signe ici sa première pièce de groupe. Accompagnée de quatre artistes, elle déconstruit le « fun » comme expérience sociale, politique et sensible. Rires, pleurs, onomatopées et dissonances vocales se mêlent à des gestes éclatés, dans une partition mouvante. Avec la complicité de Stéphane Vecchione, elle explore les liens entre voix et corps dans une veine tragicomique. En s’amusant sérieusement, Fun Times révèle l’ambiguïté d’un divertissement traversé d’angoisses contemporaines. Un cabaret précis et détraqué, comme un miroir tendu à nos tentatives de joie dans un monde en crise.
Biographie
Ruth Childs, danseuse et chorégraphe anglo-américaine, est née en 1984 à Londres. Elle grandit aux États-Unis, où elle se forme à la danse et à la musique. En 2003, elle s’installe à Genève pour achever sa formation au Ballet Junior de Genève. Elle collabore ensuite avec de nombreux chorégraphes et metteurs en scène, parmi lesquels Foofwa d’Imobilité, La Ribot, Gilles Jobin, Massimo Furlan, Marco Berrettini et Yasmine Hugonnet. Depuis 2015, elle développe un projet de re-création des premières pièces de sa tante, la chorégraphe américaine Lucinda Childs. En parallèle, elle crée ses propres œuvres : The Goldfish and the Inner Tube (2018, en collaboration avec Stéphane Vecchione), fantasia (2019), delicate people (2021, avec Cécile Bouffard), Blast ! (2022), et Fun Times (2024). Ruth Childs est actuellement artiste en résidence à l’Arsenic, centre d’art scénique contemporain à Lausanne.
Note d’intention
Fun Times sera une danse tragicomique pour cinq interprètes, dont moi-même, et ma première pièce de groupe. Inspirée par les multiples sens du mot fun, elle explorera autant le plaisir partagé (to have fun), que l’humour, la moquerie, ou la tristesse collective (to make fun). J’interroge comment ces états émotionnels — bruts ou ambigus — peuvent se traduire corporellement et vocalement.
L’envie de travailler sur le tragicomique vient aussi de l’ambivalence de notre époque, où rire et pleurer semblent souvent coexister. Cela me rappelle Modern Times de Chaplin, ou plus récemment Triangle of Sadness, où le grotesque révèle le tragique. Ce trouble, je veux le chorégraphier : donner corps à ces zones floues où s’entremêlent cynisme, absurdité et espoir.
Cette pièce s’inscrit dans la lignée de fantasia et Blast!, avec une attention nouvelle portée à la voix : non pas pour transmettre un texte, mais pour explorer la musicalité du rire, des pleurs, des vocalises sans mots. À la manière de Meredith Monk, nous expérimenterons des partitions vocales collectives, improvisées ou composées, faites de souffles, d’onomatopées, de cacophonies joyeuses et de silences habités. Ce travail sera mené avec Stéphane Vecchione (création sonore) et Bertille Puissat (voix).
Je souhaite aussi imaginer l’espace scénique comme un terrain de jeu instable, traversé de motifs éclatés, de gestes fantômes, d’entrées et sorties absurdes. Il ne s’agira plus de suivre des trajectoires précises, mais d’inventer un espace expressif et mouvant, porté par une énergie collective. Comme dans le film Video Quartet de Marclay, où la juxtaposition de fragments crée une harmonie inédite, nous chercherons une musicalité construite à partir de voix, de rythmes et de mélodies composites.
Fun Times tentera ainsi de rendre sensible notre confusion contemporaine, entre euphorie et désillusion. Je souhaite en faire un moment de présence intense, de complicité sonore et gestuelle, un espace où les corps et les voix se soutiennent, rient, pleurent — et résistent, ensemble.
— Ruth Childs
Dans la presse
Sceneweb
« Dans sa dernière création, la chorégraphe Ruth Childs questionne l’amusement avec quatre complices, danseurs et chanteurs, dans une ambiance grinçante. Ils déploient un cabaret déjanté et précis, où plaisir et malaise cohabitent pour montrer que s’amuser devient politique lorsque le monde est en crise. »
— Belinda Mathieu
Lire l’article →
RTS – Radio Télévision Suisse
« Pièce pour cinq interprètes qui sont tout autant des corps en mouvement que des instruments de musiques et des clowns, « Fun Times » explore la joie dans tous ses états, y compris les plus absurdes ou les plus triviaux. »
— Thierry Sartoretti
Lire l’article →
La Terrasse
« Après le saisissement de son précédent solo Blast!, tout en jeu d’émotions, d’expressions de visage et d’engagement de la voix, elle poursuit ses pistes de travail en poussant davantage le projet vers une dimension tragicomique. À eux cinq, les danseurs vont explorer la gravité et le ridicule à travers des comportements expressifs, qu’elle met en jeu dans un rapport ludique à l’espace. »
— Nathalie Yokel
Lire l’article →
L’Œil d’Olivier
« Avec Fun Times, elle traverse les époques et fait de sa danse un message bien plus politique qu’il n’y paraît. Au diapason de ses quatre interprètes, tous sensationnels, elle invoque l’art comme seul canalisateur de nos émotions. Dadaïste d’aujourd’hui, elle part tous azimuts pour mieux retomber sur ses pattes. Tout simplement génial ! »
— Olivier Frégaville
Lire l’article →
Mouvement.net
« Une bonne poilade nous sauverait-elle de l’absurdité du monde ? C’est la question que pose Ruth Childs avec sa nouvelle pièce Fun Times. Pas question de perdre une minute avant d’y répondre, la chorégraphe ouvre son spectacle par un cri de joie. Une danseuse surgit du fond de scène, se cache derrière un rideau, nous jette un coup d’œil et s’immobilise : un silence puis “hii-haa”. Aux rires de la salle, elle répond par un sourire et regagne son point de départ. Et rebelote. »
Lire l’article →
Distribution & mentions
Chorégraphie (en collaboration avec les danseur·euses) : Ruth Childs
Danse / performance : Bryan Campbell, Ruth Childs, Karine Dahouindji, Cosima Grand, Ha Kyoon Larcher
Création lumière : Joana Oliveira
Assistant à la création lumière : Alexy Carruba
Création sonore : Stéphane Vecchione
Assistante : Flow Marie
Costumes : Tara Mabiala
Scénographie : Melissa Rouvinet
Assistante à la scénographie : Joanika Pages
Œil extérieur : Madeleine Fournier
Coaching vocal : Bertille Puissat, Didou Crazy
Production, administration, diffusion : Lise Leclerc et Cecília Lubrano
Direction technique : Rodolphe Martin
Production : Scarlett’s
Coproduction :
– Pavillon-ADC, Genève
– Arsenic – Centre d’art scénique contemporain, Lausanne
– Atelier de Paris / CDCN
– CCN2 Grenoble
– Centre chorégraphique national de Caen en Normandie, dans le cadre du dispositif Accueil-studio / Ministère de la Culture
– Dance Reflections by Van Cleef & Arpels
Avec le soutien de :
– Montpellier Danse, dans le cadre de l’accueil en résidence à l’Agora – Cité internationale de la danse, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas
– Loterie Romande
– Fondation d’aide sociale et culturelle du Canton de Vaud
– Fonds culturel de la Société Suisse des Auteurs (SSA)
– Fondation Mécénat SIG
– Fondation Ernst Göhner
La compagnie Scarlett’s – Ruth Childs bénéficie d’une convention de soutien conjoint Ville de Genève / Canton de Genève / Pro Helvetia pour la période 2024–2026.