Dans un paysage imaginaire composé comme du land art, les circonvolutions de l’interprète déclenchent et orchestrent une kyrielle de sons relayés par des mécaniques musicales et des instruments à vent inventés pour l’occasion.
Avec Devenir Imperceptible, Clément Vercelletto met à l’épreuve du plateau son expérience de musicien et de compositeur. Dans la lignée de son travail de lutherie expérimentale, l’artiste lyonnais compose une symphonie pour appeaux, tuyaux d’orgue & autres objets-totems produisant du son de manière autonome. Sur scène, l’interprète se meut dans cet environnement sonore et visuel, faisant jaillir une multitude de fictions qui s’offre aux yeux et aux oreilles.
Au départ il y a le désir d’expérimenter avec les outils accumulés dans ma pratique de musicien/compositeur et de les transposer sur un plateau de théâtre, de les transmettre, de les interroger, de les mettre à l’épreuve. Le sonore, la musique comme un moyen, un vecteur pour improviser, écrire sur le plateau, mettre en scène. La musique, le son, je l’envisage avant tout comme une matière (au sens énergétique et organique du terme), une matière à pétrir avec les mains, avec le corps.
Ma démarche consiste à proposer aux interprètes des procédés sonores dont ils s’emparent tels des cadres formels, des postulats, des matières premières permettant d’engager le corps et la voix. Les matériaux générés sont ensuite disséqués, analysés et deviennent le socle de l’écriture en constant aller-retour avec le plateau.
Il y a aussi l’idée de révéler (au sens photographique du terme) les fictions qui se trouvent en potentiel sous nos yeux/oreilles. Une autre manière de le formuler serait de dire que le théâtre/la danse est là partout, tout le temps et qu’il ne demande qu’à être activé. Il y aurait donc – en substance, au creux de chacune de ces tentatives à produire du son – du théâtre, de la danse, de la fiction à faire jaillir.
Dans ce sens je travaille sur le réel, sur ce qui est déjà là, sur la perception, sur le visible et l’invisible, sur l’infra-ordinaire, sur ce qui fait évènement.
Clément Vercelletto est né en 1981 à Lyon il mène conjointement un double parcours de musicien et de metteur en scène. Sa démarche artistique tend à trouver les points de friction et de clarté entre ces deux pratiques. Ou comment le sonore devient un postulat, un vecteur pour activer le corps et la voix des interprètes sur scène.
Il se forme a l’ENM de Villeurbanne (Percussions), au CRR de Lyon (Composition Electroacoustique) ainsi qu’à l’IGTS (Technique du spectacle option son). Il collabore en tant que musicien/compositeur/performeur pour les metteurs en scènes et chorégraphes : Marion Aeschlimann, Matthieu Cruciani, Malika Djardi, Léa Drouet, Madeleine Fournier, Yves Noël Genod, Bastien Mignot, Sylvie Mongin Algan, Léna Paugam …
Depuis 2011 il intervient à L’ENSAV Lacambre à Bruxelles sous forme de workshops donnant lieu à des performances. Certaines performances seront reprises dans d’autres contextes notamment « TAPE ENSEMBLE » jouée en Septembre 2016 au Palais de Tokyo.
Il joue dans les groupes de musique KAUMWALD (avec Ernest Bergez), ORGUE AGNES (avec Elg et Ernest Bergez), ARLT (avec Sing Sing, Eloïse Decaze, Mocke), LUXUS (avec Sebastien Brun et Julien Desprez) ainsi qu’en solo sous le nom de SARAH TERRAL. Depuis 2014 il met en scène ses propres projets et crée la structure qu’il co-dirigeavec Bastien Mignot : LES SCIENCES NATURELLES. « La mélodie des choses » son premier spectacle à été crée en Juin 2018 aux Subsistances à Lyon puis au festival Actoral à Marseille ainsi qu’au festival Artdanthé à Vanves. « Silence Provisoire » sa dernière performance a été jouée à l’Usine C à Montréal en novembre dernier dans le cadre du festival Actoral Montréal. Cette année il est notamment interprète dans « COCO » pièce de Julien Desprez créee dans le cadre du festival Musica à Strasbourg.
A partir de la saison prochaine et pour deux ans il sera artiste associé à La Souf flerie à Rezé (direction Cyril Jollard).
Conception, Mise en scène et musique : Clément Vercelletto
Danse : Pau Simon
Scénographie : Bastien Mignot
Lumières : Florian Leduc
Lutherie : Léo Maurel
Conseils costumes : Valentine Solé
Regard extérieur : Madeleine Fournier
Photographe : Hélène Robert