Dans le cadre de Never Complain, Never Explain
Drones, smartphones, robots…
Les machines ont pris les commandes de notre destin. Pas étonnant de les retrouver sur scène. Altruistes et coopérantes, elles permettent d’augmenter la réalité du circassien, le confrontent à de nouvelles contraintes ou possibles, tantôt adversaires, tantôt partenaires. C’est ainsi qu’Antoine Clée se transforme en jongleur 2.0. Ses balles, devenues autonomes, lui échappent pour voler de leurs propres ailes. Doté de pouvoirs télékinésiques, il orchestre un ballet de lucioles robotiques… Spectacle décalé mêlant burlesque et jonglerie contemporaine, Les Sphères Curieuses met en scène la relation entre l’homme et les machines.
Plus d’information sur lecirqueinacheve.fr.
Auteur : Antoine Clée
Interprètes : Antoine Clée, David Lemarechal, Jérémy Morelle
Lumière : Juliette Delfosse
Son : Jérémy Morelle
Vidéo : David Lemarechal
Technique : Raphaël Caputo, Adrien Fontaine, Benjamin Kuperberg
Regard extérieur : Martin Thérain
Co-productions : Archaos, Pôle national cirque Méditerranée et La Biennale Internationale des Arts du Cirque de Marseille ; Les Subs ; Programme arts et sciences de l’Université de Bordeaux ; L’Atelier Arts/Sciences, la Scène Nationale de Meylan et le salon Experimenta ; Festival FACTS et l’OARA, Bordeaux ; EPCC La Barcarolle, spectacle vivant Audomarois Arques ; Centre Culturel Georges Brassens, Saint Martin Boulogne ; La Ferme d’en Haut, Villeneuve d’Ascq / Maison de l’Art et de la Communication, Sallaumines ; Le Centre Régional des Arts du Cirque de Lomme ; Le Fresnoy, Studio National des arts contemporains à Tourcoing ; Le Quai des Savoirs, Toulouse
Soutiens : Lille Ville d’Art du Futur et les Maisons Folie Wazemmes/Moulins/Le Flow/Beaulieu ; Le Centre National du Cinéma (dispositif DICREAM) ; Le Conseil Régional Haut de Fance ; La DRAC Haut de France
Accueils en résidence : La Maison Folie de Beaulieu, La Maison Folie de Moulins, Le Cirque du Bout du Monde, Le centre Arc en Ciel à Lievin, Les Subs
Co-réalisation : L’université de Bordeaux dans le cadre de l’appel à projet Arts/Sciences et l’INRIA (CNRS). Projet mené à bien en partenariat avec le laboratoire Potioc, dirigé par Martin Hachet
Les recherches qui sont menées ici visent à augmenter la réalité d’un circassien (jongleur, danseur-acrobate ou clown), ses possibilités de déplacement et d’interaction avec le monde tout en ne perdant pas de vue une envie de récit, « de discours dans lequel domine le jeu du suspense, de la curiosité et de la surprise. » (Meir Sternberg)
L’angle d’attaque est la relation qui peut exister entre l’humain et la machine. La présence de cette dernière continue de s’intensifier et donne lieu à des utilisations de plus en plus loufoques : marcher dans la rue les yeux rivés sur son GPS, par exemple. Le développement de pathologies spécifiques telles que l’addiction au smartphone semblait improbable 20 ans auparavant.
Ici, il s’agit de sortir la machine d’une utilité immédiate et de permettre à un artiste de s’emparer de ces possibilités technologiques en leur donnant une place tout aussi importante que celle qu’on leur confie dans nos vies quotidiennes. L’objectif est de faire en sorte que ces objets connectés, ces machines, en viennent à s’humaniser dans le processus d’interaction. Sans faciliter ni rendre plus difficile l’ordinaire artistique, ils/elles déplacent simplement la nature des possibilités.
Ce projet se propose de traiter la relation humain/machine sans manichéisme en donnant à voir les enjeux de contrôle et de dépendance qui peuvent s’exercer entre les deux : tantôt l’humain domine la machine, tantôt l’inverse, afin de distancier le regard du spectateur et l’inviter à la réflexion quant à la place que prennent les robots dans sa propre vie.
Coordonnée par Antoine Clée, l’équipe des Sphères Curieuses cherche à robotiser des balles de jonglerie, à en faire des machines pour leur donner une liberté de mouvement indépendante, a priori, de la volonté du manipulateur. En les commandant par système radio, que ce soit au sol ou dans les airs par l’adjonction de drones, ou en les détectant afin que ceux-ci laissent une trace de leurs mouvements sur un écran vidéo, ces recherches permettront une interaction directe (c’est la possibilité technique de détection de l’objet qui entraine une réaction de la part de l’humain), ou bien dramaturgique (c’est ce que permet de raconter la capacité de mouvement de l’objet/machine, qui est traité. La technologie, bien qu’ici ultra présente, passe au second plan).
Le Cirque Inachevé est une compagnie de cirque contemporain fondée en 2007 par Antoine Clée et Thomas Dequidt. Jongleurs de formation, ils se retrouvent autour d’une volonté d’impulser une dimension physique et dramaturgique à la manipulation d’objets. Leur premier spectacle burlesque Piste and Love (2009) est toujours en cours d’exploitation après plus de 200 représentations.
Antoine Clée intègre l’École de Cirque de Lyon en 2004, puis celle de Lomme jusqu’en 2007. Sportif et musicien depuis l’enfance, il pratique intensivement la jonglerie dès 2001, puis la danse pour se spécialiser dans la danse contact et l’acrobatie dansée. Il tend vers toujours plus de polyvalence et se forme également au clown à l’école de
Lyon, puis approfondit sa formation en jonglerie et s’initie à la mise en scène dès le début de l’année 2006.
Fort de ces différentes compétences, il crée en 2007 avec son comparse Thomas Dequidt, Le Cirque Inachevé. Il crée également en 2007 La République des Tubes avec Laurent Petit, ainsi que L’heure des Thés, thé-spectacle sous yourte avec la compagnie 100 visages. 2009 voit la sortie de la première création du Cirque Inachevé : Piste & Love qui tourne depuis sous différentes formes, en rue et en salle. Sélectionné pour les festivals Nord pas de Calais/Picardie en scène et Normandie en scène et prix du public 2010 au festival Au Bonheur des mômes (Le Grand Bornand), ce spectacle arrive aujourd’hui à plus de 400 représentations. Les deux protagonistes sentent le besoin de voguer vers d’autres horizons.
Thomas Dequidt se lance dans Go on et Antoine Clée commence à travailler pour différents employeurs, notamment la compagnie des DragonFly, basée au Havre, dirigée par Pierre Fleury, magicien. Ensemble, ils participent à l’émission « Le Plus Grand Cabaret du Monde » le 25 avril 2015, puis à l’émission « Penn and Teller Fool Us », à Las Vegas. En parallèle de son initiation à la magie, Antoine Clée met en scène son ami Johann Charvel, écrivain, dans Atomes Fourchus, une conférence-spectacle dite « conférence gesticulée ». Il met également en scène Entre le Zist et le Geste du Cirque Content Pour Peu (Prix du Jury 2015 au Festival du Grand Bornand), ainsi que le spectacle Nestor pour le Cirque du Bout du Monde. Il reprend bientôt un rôle de comédien dans un spectacle de
rue solo, Vélotonome par la compagnie des Frères Georges.
Début 2013, il commence à envisager le projet Les Sphères Curieuses en collaboration avec le musicien électro Thomas Colin. Ce dernier quitte l’aventure mais a le temps d’impulser une dynamique numérique qui fait aujourd’hui partie intégrante de ce spectacle. Début 2015, Antoine Clée approche alors différentes structures : le programme municipal Lille Ville d’Arts du Futur, Les Subsistances à Lyon, l’université de Bordeaux et le salon Experimenta à Grenoble qui deviennent toutes partenaire de ses recherches jusqu’à aujourd’hui.
En janvier 2019, il créé Les Sphères Curieuses après 6 ans de recherche à la Biennale Internationale des Arts du Cirque de Marseille. Il participe à une première tournée de rodage jusqu’au mois de mars avec 10 représentations de ce spectacle, dont l’exploitation reprendra sur la saison 2019-2020.