Les subsistances

Laboratoire international
de création artistique - Lyon
Théâtre / Danse /
Cirque / Musique

Les subsistances

Laboratoire international
de création artistique – Lyon

Archives - Saison 2017 - 2018
Pr Programmation

Arkadi Zaides

Talos

Du jeudi 14 au samedi 16 décembre à 20h

Numérique / Conférence

Présentation

Arkadi Zaides est chorégraphe et performeur d’origine biélorusse, immigré en Israël à l’âge de 11 ans, désormais basé en France. Il propose ici un spectacle/conférence qui explore l’usage des nouvelles technologies dans les zones frontalières à travers le mouvement. TALOS s’inspire du projet du même nom, financé par l’UE, qui utilise des robots semi-autonomes pour détecter et surveiller les mouvements des humains, migrants, demandeurs d’asile et autres populations, qui s’approchent des frontières extérieures de l’Europe. Une technologie qui pourrait à terme remplacer les gardes-frontières.
Arkadi Zaides cherche à interroger le lien entre la technologie et l’humain dans une zone de conflit et met au jour les questions éthiques que le projet peut soulever à travers des images, des interviews, des mouvements…

Pour cette pièce Arkadi Zaides a été accueilli en résidence aux Subsistances en octobre et décembre 2017.

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Conférences
En écho au spectacle et à l’issue des représentations, un invité différent chaque soir débattra sur les thématiques abordées dans TALOS d’Arkadi Zaides, pour amener notre réflexion encore plus loin.
Invités :
Le 14 décembre : Katherine Evans – philosophe
Le 15 décembre : Jean-Michel Normand – journaliste spécialiste des drones
Le 16 décembre : Isabelle Arvers – auteur, commissaire d’expositions et game artiste

Mapathon – Missing Maps
Mercredi 13 décembre de 19h à 22h
Entrée gratuite et libre
CartONG et Les Subsistances vous invitent à un Mapathon Missing Maps pour découvrir la cartographie participative et humanitaire dans OpenStreetMap. En résonance avec la pièce TALOS d’Arkadi Zaides, nous vous invitons à cartographier une zone où les organisations humanitaires essaient de répondre aux besoins des populations touchées. En collaboration avec CartONG.
Venez avec votre ordinateur portable et votre bonne humeur !

Le projet

Quelle chorégraphie peut émerger à proximité des frontières ? Quelles stratégies restrictives y influencent le mouvement ? Dans cette nouvelle réflexion, Arkadi Zaides se penche sur un système dynamique d’action et de réaction, de limitation et de transgression, de stase et de mobilité. Ce projet a été imaginé en réaction à TALOS, une initiative de financement européen qui a permis la conception d’un système avancé de protection des frontières terrestres européennes. TALOS était un projet collaboratif mené officiellement par dix pays entre 2008 et 2012. Ce projet a permis l’élaboration d’un système de surveillance qui peut être déployé en quelques heures à n’importe quel endroit. Le système consistait en une patrouille de robots mobiles et semi-autonomes qui parcourent les zones frontalières, offrant par leur simple présence une véritable performance.

Tout comme le projet d’Arkadi Zaides, le dispositif initial de TALOS tire son nom de la mythologie grecque. Selon la légende, Talos est un gigantesque automate de bronze offert par Zeus à son amante Europe, qui séjournait sur l’île de Crète. Talos était destiné à protéger Europe. Pour ce faire, il contournait l’île trois fois par jour et repoussait les pirates en leur jetant des rochers ou en les broyant entre ses bras puissants.

Aujourd’hui, ce sont les migrants et les demandeurs d’asile qui s’approchent des frontières extérieures de l’Europe. En réaction aux mouvements de population, l’UE met en place des stratégies pour fermer les frontières et des plans pour contrôler et endiguer le flux migratoire. Cependant, au grand désespoir des dirigeants européens, ces stratégies et ces plans n’ont pas eu l’effet escompté, et n’ont pas débouché sur une situation stable. Bien au contraire, ces précautions ont engendré de nouveaux mouvements migratoires, qui se sont heurtés à leur tour à de nouvelles stratégies de restriction. Au lieu d’apaiser la situation, ces mesures ont généré une situation où les migrants et l’apparatus protectionniste s’influencent constamment, créant de nouvelles dynamiques dans un étrange pas de deux.

Dans le cadre du projet TALOS, Arkadi Zaides a rassemblé une équipe de chorégraphes, de dramaturges, de vidéastes et de spécialistes de la robotique. Cette équipe développe depuis 2016 un modèle de conférence en réponse au projet européen initial.

La documentation générée par le projet TALOS originel souligne les collaborations extraordinaires entre les partenaires à l’origine de son développement, ainsi que sa complexité technologique. La rencontre entre le dispositif et les humains en zone frontalière n’est jamais mentionnée ni visualisée. L’équipe de Zaides s’efforce d’anticiper et de simuler une réalité future dans laquelle les machines deviendront entièrement autonomes et remplaceront les garde-frontières.

À l’aide de sources documentaires (images, documents, entretiens…) et de séquences d’animation créées de toutes pièces, l’équipe s’intéresse à différentes rencontres susceptibles de se produire entre les humains et les technologies frontalières autonomes. Ces scénarios spéculatifs permettent d’imaginer ce qui est encore impensable en termes d’interaction, d’idéologie, de déshumanisation, d’éthique et de droit. Déléguer l’acte de prise de décision à un agent technologique revient à basculer dans un système protocolaire, qui agit uniquement sur la base de codes et de scripts au détriment de toute considération éthique, politique et humaine. La mission d’Arkadi Zaides consacrée à TALOS consiste donc à remettre ce système en question, parallèlement à d’autres classifications artificielles fondées sur des protocoles qui constituent des prétextes à l’inclusion autant qu’à l’exclusion.

Distribution

Conception, direction : Arkadi Zaides
Avec la collaboration de : Claire Buisson, Nienke Scholts, Jonas Rutgeers, Youness Anzane, Effi & Amir (Effi Weiss & Amir Borenstein), Gabriel Braga, Culture Crew, Amit Epstein
Interprétation : Lara Barsacq
Création lumière : Thalie Lurault
Direction Technique : Etienne Exbrayat

Administration, production : Simge Gücük
Diffusion internationale : Key Performance – Julia Asperska & Koen Vanhove

Coproduction : Les Subsistances, laboratoire international de création artistique – Lyon, CDC Toulouse, NEXT Festival, Lille-Kortrijk-Tournai (BE-FR), La Maison de la Danse, Lyon, CCNN – Centre Chorégraphique National de Nantes, TanzQuartier Wien, Vienne (AT), Wiesbaden Biennale, Wiesbaden (DE), Teaterhuset Avant Garden, Trondheim (NO), K3 – Zentrum für Choreographie | Tanzplan Hambourg dans le cadre du projet Together Apart financé par la Fondation Fédérale Culturelle Allemande (DE).

Accueil en résidence : Les Subsistances, laboratoire international de création artistique – Lyon, O Espaço do Tempo, Montemor-o-Novo (PT), STUK, Leuven (BE), Kunstenfestivaldesarts (BE), Dialoghi Résidence pour le spectacle vivant à Villa Manin/CSS Udine (IT).

Avec la participation de DICRéAM.
Avec la participation du Fonds Transfabrik – Fonds franco-allemand pour le spectacle vivant.

Institut des Croisements / Arkadi Zaides est soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre de l’aide à la structuration.

Parcours

Arkadi Zaides, chorégraphe, né en 1979 en Biélorussie, a immigré en Israël en 1990. Il travaille actuellement en Israël et en Europe. Arkadi Zaides est titulaire d’un Master en chorégraphie de l’école de théâtre d’Amsterdam. Il s’est produit dans plusieurs troupes israéliennes, dont la Batsheva Dance Company et la Yasmeen Godder Dance Group. Il a entamé une carrière indépendante en 2004. À travers ses projets, Arkadi Zaides aborde les questions sociales et politiques, sous l’angle du conflit israélo-palestinien tout d’abord, puis dans le contexte européen actuel. Sa pratique artistique a pour but de susciter un débat critique, utilisant le corps comme médium à travers lequel les questions sociales et politiques trouvent leur expression la plus poignante.

Claire Buisson est chorégraphe indépendante et chercheuse. Elle a étudié l’anthropologie et les arts. En 2010, elle a obtenu un doctorat en danse sur la notion d’environnement dans la chorégraphie. Depuis 2008, elle étudie la chorégraphie avec de nombreux professionnels (Lia Rodrigues, Vera Mantero, Jennifer Lacey, Marlène Freitas, Keith Hennessy, Benoit Lachambre, Meg Stuart, entre autres). Depuis 2010, elle développe son univers artistique au sein de l’association Dolce Punto (D_P). Son travail est soutenu par diverses institutions artistiques en France (le Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse, le gymnase CDC de Roubaix, la Vivat, scène conventionnée d’Armentières, le Ballet du Nord d’Olivier Dubois), au Portugal (l’Espaço Alkantara Festival, l’association O Rumo O Fumo) et au Brésil (le Centro Coreográfico da Cidade do Rio de Janeiro). Claire Buisson est souvent invitée à encadrer des projets comme ceux de l’IED à Rome et de l’École supérieure des Beaux-Arts de Toulouse.

Le collectif Culture Crew propose des solutions robotiques et invite la technologie (conception électronique, multimédia, mécatronique, mécanique, contrôle du mouvement, logiciels…) dans les domaines des arts contemporains et des arts de la scène. Le collectif prend en charge tout le cycle de vie d’œuvres d’art à la technologie complexe. Culture Crew s’associe à des artistes pour la réalisation, la présentation, la restauration et la conservation d’œuvres d’art, et propose des services de consultation pour l’intégration de l’art technologique dans l’« espace public ».

Jonas Rutgeerts est dramaturge et théoricien de la performance. Il a étudié la philosophie à l’université catholique de Louvain et la dramaturgie à l’université d’Amsterdam, et travaille actuellement sur une thèse de doctorat sur la chorégraphie et la philosophie (KU Leuven). Ses recherches portent principalement sur les processus chorégraphiques, les chorégraphies sociales et la relation entre le mouvement et la politique. En tant que dramaturge et chercheur, il a collaboré entre autres avec le Labo21, Ivana Müller, David Weber-Krebs, la compagnie de danse ICKAmsterdam et Clément Layes. Il est l’auteur de Re-act: Over re-enactment en hedendaagse dans, (« Ré-action : De la reconstitution en danse contemporaine », 2015).

Nienke Scholts est dramaturge et auteure de discours-programmes à la Veem Huis voor Performance d’Amsterdam. En tant que dramaturge freelance, elle travaille avec, entre autres producteurs de théâtre visuel, Dries Verhoeven et Emke Idema (STRANGER en 2012 et RULE en 2014). Elle collabore actuellement avec le dramaturge Igor Dobričić. En 2014, elle a pris part au Forum international du festival Theatertreffen à Berlin. Co-fondatrice du réseau social Platform Scenography en 2013, elle enseigne le Master de scénographie à l’école des Beaux-Arts d’Utrecht. Elle publie régulièrement dans les revues consacrées aux performances scéniques, comme Theatermaker et etcetera, des magazines respectivement hollandais et flamand.

Youness Anzane est un dramaturge et auteur de texte et de livret, marocain basé à Bruxelles. Il travaille avec le théâtre, la danse et l’opéra en l’Europe, aux États-Unis et en Afrique. Youness Anzane a créé Naxos Bobine, lieu dédié à la musique, à Paris en 1996, a mené le festival Il Faut Brûler pour Briller de 2006 à 2014, et a été dramaturge associé au Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence en 2012 et 2014.

Simge Gücük est née à Istanbul, et habite et travaille aujourd’hui en France. Elle est titulaire d’une licence en médiation culturelle et communication de l’université Lumière Lyon 2. Après avoir effectué un séjour Erasmus à l’Institut de recherche des Études de Genre de l’université d’Utrecht (NOG), elle a suivi un Master consacré aux projets internationaux à l’université de Nantes. Simge Gücük a collaboré avec la Fundiçao Progresso (Brésil) et l’association Duplacena (Portugal). Elle a travaillé pour Garajistanbul, la première salle de spectacle indépendante à Istanbul, en tant que responsable des projets, de la programmation et de la production. Simge Gücük a également collaboré avec le projet européen de festival Temps d’images. Elle a rejoint l’équipe organisatrice de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de Culture, où elle a travaillé comme gestionnaire de projet pour les arts de la scène. Entre 2014 et 2015, elle a été responsable de l’administration, de la production et de la diffusion pour la société CHATHA d’Aïcha M’Barek et d’Hafiz Dhaou, un duo de chorégraphes tunisiens installé à Lyon.

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Tarifs

10 € / 12 € / 14 €

Dates & horaires

jeu 14 décembre 2017 / 20:00

ven 15 décembre 2017 / 20:00

sam 16 décembre 2017 / 20:00

Dans le cadre de

À partir de

16 ans

Durée

50 min environ