Les subsistances

Laboratoire international
de création artistique - Lyon
Théâtre / Danse /
Cirque / Musique

Les subsistances

Laboratoire international
de création artistique – Lyon

Archives - Saison 2017 - 2018
Ar Artistes Résidents

Yann Lheureux

L’association pratique

Du 11 au 16 septembre 2017

Accueil-studio

Présentation

La Cie Yann Lheureux est accueillie en Accueil-studio aux Subsistances du 11 au 16 septembre 2017 pour son projet Husbands [titre provisoire].

Ce projet est une adaptation du film Husbands de John Cassavetes.

Gus, Harry et Archie enterrent Stuart, leur meilleur ami. À la suite de quoi ils décident de ne pas rentrer chez eux et d’expulser leur mal-être dans la ville, de jeux futiles en saouleries. Le lendemain, dégrisés, ils tentent de retrouver leur vie mais y renoncent très vite, et ils remettent ça de plus belle : ils partent à Londres pour un week-end en liberté. En Angleterre, ils jouent, boivent, et passent la nuit avec trois filles de rencontre. Au terme du séjour, Harry reste à Londres pour un avenir incertain, tandis que Gus et Archie rentrent dans leur pavillon, les bras chargés de cadeaux pour leurs enfants.

“Le sujet, c’est le manque d’action. Il arrive que les gens restent assis. Je veux dire que quand quelqu’un meurt, je ne connais personne qui ne sache quoi faire. Je ne pourrais même pas vous dire ce que je ferais dans une telle situation. Beaucoup de gens croient que, lorsque je retourne chez moi et que mes deux gosses viennent à ma rencontre, je suis résigné à ma chienne de vie et à mon mariage pourri. Mais ce n’est absolument pas le cas. Ça montre qu’il y a toujours quelque chose, qu’on est en vie, qu’on se fait du souci pour nous, que nos stupides efforts ont un sens.”

Cassavetes, à propos de Husbands et de son rôle

Note d’intention

Husbands, c’est la fuite en avant de trois camarades. Trois hommes enterrent leur meilleur ami, et là, ils ne savent tout à coup plus quoi faire de leur vie. Ils sont saisis par la vanité de leur existence, ébranlés par leurs frustrations, happés par leur crainte du vide et de la mort. Ils sont brutalement confrontés à cette absence de sens qu’est leur finitude, l’illusion de leur épanouissement individuel, l’inconnu insondable du couple, et à une société qui flirte avec le non-sens permanent.
Ce vœu de vouloir mener sa vie telle qu’on la désirerait dans l’absolu, en échappant si possible à l’aliénation que représentent vie privée, vie sociale, et leurs soi-disant entraves à la liberté, ce vœu a tout de la présomption et de la déroute. Ils veulent la satiété, que ce soit dans le bonheur individuel ou dans une communion avec les hommes. Mais ils ne peuvent rien changer au monde, et ils ne peuvent plus trouver de solution individuelle de contentement et de remplissage.

Un détour par Pascal :
C’est que s’ils s’agitent pas, ils crèvent d’ennui dès qu’ils sont tout seuls avec eux-mêmes. Je veux dire, ça à l’air de rien mais c’est beaucoup, ce que Pascal est en train de découvrir au fond d’une conscience, c’est ce que, selon lui, cette conscience ne peut exister qu’en se le cachant. Ce mode d’existence-là peut très bien dire « Oui je m’agite ! » mais ce qu’il ne peut pas dire c’est « je m’agite parce que dès que je suis tout seul, je crève d’angoisse et d’ennui ». Là Pascal devient fort. En d’autres termes, je trouverais tous les gens du monde pour dire : « Oui j’aime le mouvement, nécessité psychologique », mais je ne trouverais pas de gens pour dire « Oui je choisis le tumulte parce que dès que je me trouve tout seul je sais, je sens, que je suis un pauvre type ». Ça, c’est en effet quelque chose qu’on a intérêt à se cacher.

Deleuze – cinéma – cours 42 du 24/05/83.

Alors ils s’enfuient. Ils boivent, jouent gueulent, rencontrent des femmes. Et surtout, ils se livrent, et enquêtent sur eux-mêmes, jusqu’à l’os, jusque-là où il ne faudrait pas aller.
Il n’y pas de justification à chercher au comportement de ces trois hommes. Ils profitent de cette virée pour se mettre à nu. Tout n’y est pas forcément beau à voir. Et leur quête chaotique ne conserve un semblant d’harmonie que grâce aux liens forts qui les unissent, et ce malgré l’alcool et les coups de sang. Par-delà leurs grossièretés et leurs excès, l’amour qu’ils se portent et l’humour qu’ils ont d’eux-mêmes font de leur cavalcade un tourbillon à la fois jouissif et cruel. L’un des grands intérêts de Husbands est là, dans ces êtres-mêmes, bêtes blessées, dans leur vacuité soudain révélée. La vérité ne sera pas forcément reluisante.
Mais ce n’est pas important. Ça peut même être assez beau.
Et comme le dit Cassavetes à propos de Husbands : “nous sommes des cloches. Enfin, je suis, fondamentalement, une cloche. Mais je ne pense pas que ce soit si grave. Je crois que c’est plus marrant.”

Parcours

Parcours de la compagnie
L’association pratique est née en 2014.
Nous avons monté notre premier projet cette même année au théâtre de l’Élysée, à Lyon : La Mort de Danton, d’après Büchner, repris ensuite au Festival de Villerville. C’est un spectacle pour sept comédiens, où comédiens et spectateurs se réunissent autour d’une même grande table pour savoir quelles sont les mesures à prendre, ensemble, pour avoir une meilleure vie. Pour que naissent, enfin, la liberté, l’égalité, et la fraternité. La parole est toujours publique, et le jeu libre, en improvisation toujours structurée autour du texte de Büchner, qui constitue 90 % du texte dit sur scène.
A suivi ensuite une création plus intimiste en 2015 : Une Saison en Enfer de Rimbaud au Festival de Villeréal, pour un comédien et un musicien, travaillée sur les mêmes principes. Le texte de Rimbaud y est entièrement restitué, et se mêle à la création musicale de Baptiste Tanné qui joue en direct. Après une semaine de représentations à Villeréal, nous avons joué au théâtre de l’Élysée de Lyon, à la Loge à Paris, en tournée en Communauté de Communes dans le Lot-et-Garonne, puis à Guyancourt, la Chaux-de-Fonds, etc.
Les deux festivals auxquels nous avons participés, à Villeréal (47) et Villerville (14) sont des aventures en lien très étroits avec les habitants. Et les spectacles créés sont ensuite nomades,et peuvent jouer dans toutes les conditions.
L’association pratique se veut avoir un pied dans ce type d’aventure, à la rencontre des territoires et des gens qui y vivent, avec des créations très légères, capables de jouer n’importe où, et un pied dans les théâtres, pour pouvoir également créer des pièces avec des moyens techniques et esthétiques propres à ces lieux.
Aujourd’hui vient ce Husbands, avec quatre des comédiens qui jouaient dans La Mort de Danton. Nous continuerons à explorer ce renouveau intérieur que voudrait éprouver chaque homme, thématique présente dans les deux autres pièces, mais cette fois-ci avec un matériau contemporain. Et nous pousserons plus avant un mode de jeu que nous empruntons depuis le début : improviser autour des structures dramaturgiques pour rendre cet objet nôtre, avec un jeu au plus possible direct, libre, innovant. Chercher la fraternité, le doute, les déviances ; chercher la vie.

Yann Lheureux
Après des études musicales, Yann Lheureux se tourne vers le théâtre, et sort de l’ENSATT en 2004. Il joue ensuite entre autres avec Anne-Laure Liégeois, David Mambouch, Adel Hakim, Raúl Osorio, Anne Monfort, Cyril Cotinaut, Catherine Hargreaves, Galin Stoev… Il met en scène trois spectacles avec la chorégraphe Blandine Pinon : L’un de nous ne peut être faux (l’Élysée 2008), Le refuge (CCN Rillieux-la-Pape 2009), et Sucre de pastèque d’après Richard Brautigan (Le Granit-Scène Nationale de Belfort, 2010).

Il crée en 2014 l’association pratique, avec laquelle il monte La Mort de Danton au théâtre de l’Élysée à Lyon, ainsi qu’Une Saison en Enfer, créée à Un Festival à Villeréal, et en tournée dans les villages et les théâtres.

Mathieu Besnier, comédien
Il se forme à l’ENSATT, dont il sort en 2004, et joue ensuite avec Anne Laure Liégeois (Dom Juan), Simon Delétang (Shopping & fucking, Froid, For ever Müller, 20 novembre), Gilles Chavassieux (Faire l’amour est une maladie…, À la tombée de la nuit), David Mambouch (Noires pensées mains fermes, Juan), Vincent Farasse (Alladine et Palomides & La mort de Tintagiles), Catherine Hargreaves (La ballade du vieux marin), Valérie Marinèse (Bouh), Philippe Vincent (Je chie sur l’ordre du monde IV, Où et quand nous sommes morts) et Anne Courel (Au pont de Pope Lick, Holloway Jones). Au cinéma, il tourne avec Sam Karmann, Philippe Vincent et Émilie Carpentier. Il est Camille Desmoulins dans La Mort de Danton monté par Yann Lheureux.

Raphaël Defour, comédien
Comédien, musicien, auteur, metteur en scène, il travaille avec la compagnie Après-Villenoise (Éric Vautrin) pendant 5 ans sur les projets : PSP, Anachronisme, Ritournelle, Définitif Bob, etc. Il travaille également au théâtre avec Laurent Fréchuret, Gilles Chavassieux, Olivier Rey, la Vie Brève, Julien Mages… et danse avec Yuval Pick. Il collabore en ce moment avec Yoann Bourgeois dans Dialogue. Il joue au cinéma avec Agnès Jaoui, Isabelle Mergault, Denis Dercourt, et il est chanteur des groupes Amour Fou, Espace Prothèse, Couguar Discipline et Chevignon. Il est Danton dans La Mort de Danton monté par Yann Lheureux.

Estelle Clément-Bealem, comédienne
Elle sort de l’ENSATT en 2005. Au théâtre elle joue sous la direction de Richard Brunel, Vincent Farasse, Emmanuel Daumas et Camille Germser, Vincent Rivard, Catherine Hargreaves, Gilles Chabrier et Muriel Coadou, Cyril Cotinaut, et aux côtés de Sylvie Testud dans La Pitié Dangereuse de Stephan Zweig (Philippe Faure), et Robin Renucci dans Oncle Vania, de Tchekhov
(Serge Lypszic). Elle travaille aussi avec Maguy Marin (May B, Umwelt, Salves) et Yoann Bourgeois (Dialogue). Au cinéma, elle joue aux cotés d’Hélène Vincent dans La Grande Cause (les 7 Sœurs), d’Isild Le Besco dans Pas Douce (Jeanne Waltz), et dans erreur_1067 (Philippe Vincent). Elle est Robespierre et Lucile Desmoulins dans La Mort de Danton monté par Yann Lheureux.

Aymeric Lecerf, comédien
Après des études de lettres, il entre à l’ENSATT en 2004. À sa sortie il joue au Théâtre National Populaire Les visionnaires de Desmarets de Saint-Sorlin et travaille avec Giampaolo Gotti et Anatoli Vassiliev ainsi que Grégoire Ingold. Il intègre la troupe permanente du TNP en 2008 et joue avec Christian Schiaretti dans Par-dessus bord, Coriolan, et les Farces et Comédies de Molière. Il met aussi en scène Les nuits blanches, de Dostoïevski. En 2010, il quitte la troupe permanente du TNP, et joue avec Christophe Maltot, Vincent Farasse, Samuel Theis, Gaëtan Pau, Quentin Defalt, Charlotte Rondelez, Antonella Amirante, et met en scène Fando et Lis d’Arrabal. Il tourne aussi régulièrement pour le cinéma et la télévision. Il est Saint-Just et Philippeau dans La Mort de Danton monté par Yann Lheureux.

Benjamin Lebreton, scénographe
Après un cursus en architecture du paysage à Paris, il poursuit sa formation à
Lyon à l’ENSATT en scénographie. Diplômé en 2004, il travaille depuis en France et à l’étranger pour la danse, notamment avec Mourad Merzouki avec qui il poursuit une collaboration depuis près de 9 ans sur chacune de ses créations, ou encore Maguy Marin avec laquelle il travaille régulièrement. Pour le théâtre, il conçoit des décors pour Phillipe Awat, Catherine Hargreaves, Thomas Poulard, David Mambouch, les Transformateurs, Valérie Marinèse, la compagnie Scènes. Il a réalisé en Allemagne la scénographie du Songe d’une Nuit d’Été de Shakespeare au StaatTheater de Wiesbaden. Parallèlement il exerce l’activité de graphiste, pour pour des événements culturels, comme le festival Karavel à Bron, ou le festival Kalypso au CCN de Créteil et du Val-de-Marne. Il réalise de nombreuses affiches et documents pour des créations de spectacles. ainsi que des signalétiques de bâtiments tels que l’école Louis Lumière à Saint-Denis et le campus de Sciences Po Paris à Reims.

Baptiste Tanné, musique et son
Sorti du département réalisation sonore de l’ENSATT en 2005, il travaille ensuite comme musicien–réalisateur sonore pour Anne Monfort (Next door, Laure, Ranger [sa vieille maîtresse], Catherine Perrocheau, Cyril Cotinaut… Il est également guitariste du groupe Oswald de Nuit avec Samuel Gallet et Mélissa Acchiardi, et joue au CDC de Vire avec le groupe Erold. Enfin, il crée en Bosnie le projet DRINA, reconstruction d’une mini-centrale hydroélectrique servant de point de départ pour la réalisation d’installations sonores dans le paysage. Il a composé la musique pour La Mort de Danton et Une Saison en Enfer mis en scène par Yann Lheureux. En 2015, il joue et compose pour Fleisch, de Pauline Laidet.

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Dates & horaires

Du 11 septembre 2017 au 16 septembre 2017