Les subsistances

Laboratoire international
de création artistique - Lyon
Théâtre / Danse /
Cirque / Musique

Les subsistances

Laboratoire international
de création artistique – Lyon

Archives - Saison 2016 - 2017
Pr Programmation

Boris Charmatz & Frank Willens

(sans titre) (2000)
Conception Tino Sehgal

Jeudi 2, vendredi 3 et samedi 4 février à 20h

Danse

Présentation

(sans titre) (2000) est une œuvre repère. Elle a été créée et dansée il y a seize ans par Tino Sehgal. La pièce expose la « danse scénique » du XXe siècle, transposant les pratiques chorégraphiques et les visions du corps qui y sont associées dans un ordre esthétique proche de celui du musée. Tino Sehgal, artiste majeur, est passé de la danse aux arts visuels. Il a fait l’objet cet automne d’une rétrospective au Palais de Tokyo à Paris après avoir réalisé de très nombreuses expositions et performances à Venise, Londres ou New York.

Boris Charmatz et Frank Willems proposeront tour à tour leur propre interprétation de cette pièce emblématique.

Distribution

Conception : Tino Sehgal
Interprétation : Boris Charmatz, Frank Willens
Production : Musée de la danse – Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, direction : Boris Charmatz. Association subventionnée par le Ministère de la culture et de la communication (Direction Régionale des Affaires Culturelles / Bretagne), la Ville de Rennes, le Conseil régional de Bretagne et le Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine
Coproduction : Tanz im August (Berlin), Kaaitheater (Bruxelles), Les Spectacles vivants Centre Pompidou – Paris, La Bâtie-Festival de Genève et Bonlieu Scène nationale Annecy dans le cadre du projet PACT bénéficiaire du FEDER avec le programme INTERREG IV A France-Suisse.

L’Institut français contribue régulièrement aux tournées internationales du Musée de la danse.

Avec le soutien particulier de l’ONDA (Office National de Diffusion Artistique) et du Goethe-Institut Lyon.

Parcours

Avant d’être danseur, Boris Charmatz était joueur de ping-pong. Entré à l’École de Danse de l’Opéra de Paris il en a conservé le jeu des vitesses et l’art de la feinte. Il commence à danser avec Régine Chopinot (Ana et Saint-Georges), puis rejoint Odile Duboc pour 7jours/7villes, Projet de la matière et Trois Boléros (1996). Une version ralentie de son duo-boléro avec Emmanuelle Huynh sera présentée lors de l’inauguration du Musée de la danse, 13 ans plus tard.
Donc Boris Charmatz est danseur. Dimitri Chamblas aussi. En 1992, ils fondent l’association edna. À bras-le-corps (1993) est le nom de leur première pièce ; c’est également leur manière d’attraper la danse. Dans Les Disparates (1994), une sculpture de Toni Grand les accompagne, sans danser. Elle pèse 600 kilos. Au fil de ses projets, des choses, souvent, dansent malgré elles : des notes, des mots, des machines. Avec Aatt enen tionon (1996), il signe une pièce verticale avec des lettres en trop. herses (une lente introduction) (1997), réunit cinq danseurs assez nus ; un violoncelliste ponctue la pièce, sur une musique d’Helmut Lachenmann. En 1999, il pose trois mots – Con forts fleuve – et des jeans sur la tête des interprètes, pour que la danse s’avance sans visage. Dans héâtre-élévision, elle est sans scène et sans T. Le corps est dans un téléviseur qui est dans un théâtre. Il est aux mains d’une machine pour régi (2006) : la machine régit les actions de Julia Cima et Boris Charmatz, et Raimund Hoghe régit la machine. En 2008, La danseuse malade est l’actrice Jeanne Balibar, ou Tatsumi Hijikata, fondateur du butoh – ou les deux. Leur « poitrine est encombrée des épaves de l’époque ». Boris Charmatz est un camion, ou dans un camion, ou les deux.
D’ailleurs, Boris Charmatz est danseur. Il invente des cadres et y dépose des idées. Angèle Le Grand aussi. Sous leur impulsion, l’association edna devient un dispositif de recherche et une boîte à outils : edna organise le programme Hors-série (La chaise et Visitations de Julia Cima, Jachères de Vincent Dupont), des installations qui tournent, comme Programme court avec essorage, des résidences insolites (Ouvrée – artistes en alpages) ; edna produit des idées, des évènements, des films (Les Disparates de César Vayssié, Horace Bénédict de Dimitri Chamblas et Aldo Lee). De 2002 à 2004, Boris Charmatz élargit le cadre d’une résidence au Centre national de la danse à Pantin, et active le projet Bocal – une école nomade et éphémère, pour transmettre sans maître. edna, Bocal, puis le Musée de la danse : chacun de ces cadres est l’occasion d’ouvrir les manières de produire, de transmettre et de penser la danse.
En effet, Boris Charmatz est danseur. Avec Isabelle Launay, il cosigne Entretenir/à propos d’une danse contemporaine (Centre national de la danse/ Les Presses du Réel/ 2003).
« Je suis une école », paru aux éditions Les Prairies Ordinaires est un livre-laboratoire signé au nom de beaucoup. Dedans, il y a Bocal, Roland Barthes, des partitions, des citations, et des écoles en devenir. En 2013 avec Jérôme Bel, Boris Charmatz signe Emails 2009-2010, ouvrage dans lequel les deux chorégraphes partagent les conceptions et références qui fondent leur travail artistique respectif.
Boris Charmatz est aussi danseur. Il improvise régulièrement avec Saul Williams et sa voix, Archie Shepp et son saxophone, Médéric Collignon et sa trompette, ou encore Steve Paxton. Quand il n’improvise pas, il est également interprète pour Anne Teresa De Keersmaeker et Tino Sehgal.
Depuis 2009, Boris Charmatz est danseur. Avec des objets, des corps, des lieux, des archives. Nommé directeur du centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, il le transforme en Musée de la danse. Le Musée de la danse est un lieu et une idée :
un espace qui peut se déplacer (comme en 2013 au MoMA, New York, avec Musée de la danse: Three Collective Gestures ou l’été 2014 au festival Foreign Affairs à Berlin), et une idée pour abriter du temps (préfiguration), des débats (expo zéro, sessions poster), des expositions (héliogravures), des écritures et des voix (rebutoh), des performances, des projections, des discussions (Grimace du réel), et parfois même, des œuvres (Service commandé, expo brouillon).
Mais surtout, Boris Charmatz est danseur. 50 ans de danse, pièce qu’il crée en 2009, traverse l’œuvre de Merce Cunningham à toute vitesse. Activée par des danseurs, des amateurs ou des étudiants, elle peut changer de nom (Roman Photo, Flip Book) sans changer de forme. En 2010 au TNB, Rennes, Boris Charmatz a présenté Levée des conflits, une chorégraphie qui change de forme sans bouger, et qui bouge sans changer de forme.
En 2011, lorsqu’il a été artiste associé du Festival d’Avignon, il y crée à la Cour d’honneur du Palais des papes enfant, une pièce avec 26 enfants de Rennes, 9 danseurs, 3 machines et 1 musicien.
Sa pièce manger a été créé à la Ruhrtriennale en Allemagne le 23 septembre 2014.

Frank Willens vit et travaille à Berlin depuis qu’il a quitté la Californie en 2003. Il a dansé dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris et participé à une tournée de Paul McCartney comme danseur et capitaine de danse. Depuis son arrivée en Europe, il a réalisé de nombreux projets avec Tino Sehgal, Meg Stuart, Peter Stamer, Laurent Chétouane, tout en créant ses œuvres personnelles. Il a obtenu le Prix du meilleur performeur pour le solo Bildbeschreibung au festival Favoriten à Dortmund et il vient de finaliser un travail à la Schauspiel Köln. Après avoir participé au développement et à la direction de This Variation avec Tino Sehgal à la Documenta 13 de Cassel l’an dernier, il est actuellement professeur invité à l’École des Beaux-arts (HFBK) de Hambourg.

Tino Sehgal (DE/GB) a étudié la danse et l’économie politique, ses travaux prennent la forme de situations live à expérimenter pendant les horaires d’ouverture des galeries et des musées. Ces situations construites peuvent se développer de manière différente selon le comportement du visiteur, intégrant ainsi une forme de participation dans la structure même des œuvres. En 2005, Tino Sehgal représente l’Allemagne au Pavillon allemand à Venise. En 2010, le Musée Guggenheim à New York lui consacre une exposition monographique, et en 2012 il met en scène These Associations pour la Turbine Hall de la Tate Modern. Ses œuvres sont dans les collections du Centre Pompidou, de la Tate et du MoMA. Tout récemment, en 2013, la 55ème Biennale de Venise lui décerne le Lion d’or.
Avec (sans titre) (2000) Tino Sehgal renoue avec son passé de danseur et chorégraphe. Créée il y a quatorze ans, la pièce expose la « danse scénique » du XXème siècle, transposant les pratiques chorégraphiques et les visions du corps qui y sont associées. Lorsque l’artiste l’interpréta (nu, sans décor, ni musique) au Moderna Museet de Stockholm, le commissaire Jens Hoffmann dit à l’artiste, «… c’est comme un musée de la danse. » Depuis, bien des danseurs ont essayé d’incorporer à leur manière des danses du XXème siècle… Mais ce solo est aussi historique en ce sens qu’il a permis à l’artiste de se positionner dans la modernité et le champ muséal.
À l’automne 2016, le Palais de Tokyo donne carte blanche à Tino Sehgal. Il s’agit du prolongement d’Ann Lee, que l’artiste présenta en 2013 lors de la carte blanche offerte à Philippe Parreno. Au Palais de Tokyo, cette nouvelle création est présentée aux côtés d’un ensemble d’œuvres, dont une sélection de pièces majeures de la carrière de Tino Sehgal.

Autour du spectacle

GRAND TÉMOIN : BORIS CHARMATZ
Rencontre animée par Paule Gioffredi
Samedi 4 février à 17h
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WORKSHOP’BRUNCH
Samedi 4 février de 10h30 à 12h
1h30 d’atelier avec Frank Willens, suivie d’un brunch en compagnie de l’artiste.
Tarif : 16 € par personne (workshop + brunch)
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Tarifs

10 € / 12 € / 14 €

Dates & horaires

jeu 2 février 2017 / 20:00

ven 3 février 2017 / 20:00

sam 4 février 2017 / 20:00

Durée

50 min + 50 min

À voir aussi

Grand témoin : Boris Charmatz
Rencontre animée par Paule Gioffredi
Samedi 4 février à 17h
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Dans le cadre du festival

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