Olivier Debelhoir & Arnaud Saury

Qui est cet étrange trappeur chaussé de bottes de ski qui soliloque, dit des poèmes et chante des tubes ? A-t-il chuté si violemment que sa montagne et ses arbres se résument aujourd’hui à un escabeau et une poutre de chalet ? Olivier Debelhoir est acrobate et équilibriste, il tente d’ultimes ascension par voie directe, racontant joliment ses contrées solitaires : l’Ouest loin. Avec lui, en conquérant de l’inutile, on imagine, on a peur et on rit.

Conception : Olivier Debelhoir
Regard extérieur : Arnaud Saury
Interprétation : Olivier Debelhoir
Administration/production : Nicolas Ligeon
Diffusion : Camille Foucher

Production déléguée : les 7 Sœurs
Avec le soutien de Ramdam, un centre d’art et l’aide à la production du Ministère de la Culture DRAC Auvergne-Rhône-Alpes

Olivier Debelhoir – artiste de cirque
“J’ai commencé le cirque à l’âge de 11 ans à l’École Nationale de cirque de Châtellerault. J’y ai marché pendant 8 ans sur un fil. J’ai fait des spectacles de rue à partir de 14 ans. Je jonglais, mais j’y ai surtout fait de l’argent. Je suis allé ensuite à Marseille, l’école Théâtres acrobatiques, dirigée par John Sutton. J’étais dans la première promotion. Ça a duré 4 ans. J’y suis devenu porteur et équilibriste. Nous avons fabriqué la compagnie Chérid’Amour avec 3 amis. Nous avons pédalé pendant 6 ans sur le même vélo. Chair Exquis, Le Russe Blanc, Fournaise… J’ai travaillé avec Bruno Dizien, Gulko, Gilles Cailleau… Je fais du taï chi avec Thierry Bae depuis 2008. C’est un travail quotidien, une question sans réponse. J’ai appris le funambulisme avec Pierre Déaux. Nous avons monté en 2010 en spectacle de cirque sous chapiteau avec Rémy Luchez, Nichons là. Nous avons monté en 2015 un solo de cirque sous yourte, Un soir chez Boris, avec Pierre Déaux. Récemment, j’ai collaboré sur divers travaux avec des artistes et des entités tels que : Un loup pour l’homme, Impérial Orphéon et Mathieu Ma Fille Foundation.”

Arnaud Saury – regard extérieur
“Comédien et metteur en scène, Je suis issu de la deuxième promotion de l’école du Théâtre National de Bretagne. Je travaille avec : Matthias Langhoff, Jean‐Luc Terrade, le groupe Humanus Gruppo, avec Rachid Zanouda (Quai ouest), avec Eric Didry (La Dingoterie), Nicolas Frize (La Danse des Traductions, Mireille Guerre), Raffaella Giordano (Pour le reste on verra), Suzanne Joubert, Marie Vayssière (Show Room) et le groupe Impérial Orphéon (Gala). J’occupe pendant 6 ans un tiers‐temps de danseur atypique au sein de La Zouze (Christophe Haleb). Formé à la LSF depuis 2003, j’interviens par ailleurs en milieu carcéral et en milieu psychiatrique. Je fonde Mathieu Ma Fille Foundation et écris des projets pluridisciplinaires et collectifs, I’m a Love Result, le cycle Mémoires du Grand Nord, En dépit de la distance qui nous sépare et Dad is Dead avec Mathieu Despoisse.”

L’ouest loin est une petite forme de cirque de 30 minutes tout terrain pouvant se jouer en rue ou sur scène, en bi‐frontal ou frontal.

L’ouest loin est une forme dérivée du spectacle Un soir chez Boris, originellement écrit et joué sous ma yourte. Mais puisqu’il faut bien en sortir un jour, j’arrive. Dans cette forme je pousse encore plus loin la séquence d’équilibre sur « agrès du quotidien » présente dans Un soir chez Boris. J’y suis toujours ce que je suis : un trappeur des banlieues des années 2010. Ma solitude me poursuit.

Mes forêts, vierges, me hantent. J’y pénètre avec mes skis. Acrobate des montagnes, j’ai perdu mon cheval. J’y trouve néanmoins mon balancier, mon escabeau, ma poutre. Est‐ce les grands espaces et l’air frais ou simplement le temps qui défile ? Hors de chez moi, on est chez les grands : tout a grossi. Le balancier est celui d’un homme, la poutre un navire, l’escabeau est haut. Ça met tout à coup beaucoup d’air dans mes équilibres. Ma solitude est le vertige.

Je monte, je monte. Je décolle. Je respire. Si j’ai peur, je parle et ça m’ancre, me rattache aux gens. Je raconte alors d’où je viens. L’ouest loin.