Programmé dans le cadre du Festival Sens Interdits, festival international de théâtre, du 13 au 30 octobre 2021
Plus d’informations www.sensinterdits.org
Pour cette création, l’équipe de VIRUS a été accueillie à plusieurs reprises en résidence aux SUBS en 2019.
Que feriez-vous si vous étiez à la place des décideur.euse.s pour gérer une pandémie ? Ce jeu-spectacle participatif nous permet de sortir de notre passivité de façon ludique et cathartique pour choisir un autre modèle de société.
Mis en chantier en 2018, VIRUS est un jeu de simulation conçu en collaboration avec des scientifiques et des développeurs de jeux dans lequel le public doit endiguer une pandémie. Depuis l’irruption du Covid-19, ce projet imaginé par l’artiste Yan Duyvendak a pris une tournure hyperréelle et vertigineuse. « Il y a des moments où l’on a songé à renoncer vu le contexte tragique, explique-t-il. À d’autres moments, il nous est au contraire apparu qu’il pourrait revêtir une utilité non plus anticipatoire mais exutoire. VIRUS peut offrir aux citoyen.ne.s impuissant.e.s de prendre les rênes – même ludiques. ». Après plusieurs mois d’impuissance, il est en effet temps de rire, frémir et agir en comptant sur la valeur cathartique du théâtre, qui a fait ses preuves depuis Aristote. Que feriez-vous vous-même si vous étiez en situation de pouvoir agir ? Quels grands changements de société seriez-vous prêts à défendre ?
Certains pays sont confinés tandis que d’autres rouvrent, des frontières sont fermées pour les personnes non-vaccinées, le commerce international bat de l’aile, les riches deviennent plus riches, les vaccins sont gérés de manière floue et la résistance contre le vaccin fleurit. Les autorités réagissent tant bien que mal à l’évolution de la pandémie. Nous avons touxtes aujourd’hui une opinion sur les actions et inactions des gouvernements. Mais comment feriez-vous vous-même ? Que feriez-vous si vous étiez responsable de la fermeture (ou non) des frontières et des écoles ? Comment géreriez-vous les ressources ? Prendriez-vous des décisions éthiques ? Seriez-vous prêtexs à tricher pour sauver votre monde ? Jusqu’où iriez-vous ? Et quel serait le résultat de vos décisions ? Dans quel monde voudriez-vous vivre ?
Né en Hollande, Yan Duyvendak vit à Genève. Formé à l’Ecole Supérieure d’Art Visuel de Genève, il pratique la performance depuis 1995. Il enchaîne les créations et les scènes : Festival for performing arts EXIT, Helsinki / Art Unlimited Basel / Museo Reina Sofia de Madrid / La Bâtie-festival de Genève / Biennale de Gangju / Image Forum, Tokyo / Ménagerie de verre, Paris / Vooruit, Gand / Festival d’Avignon, / Theaterspektakel, Zurich / Comédie de Genève / Festival TheaterFormen, Hannovre / CDN de Montreuil / Wiener Festwochen / Foreign Affairs, Berliner Festspielen et s’impose peu à peu comme une référence de la performance helvétique et européenne.
S’attachant en particulier à souligner combien les images télévisuelles et mentales, les codes sociaux et autres rituels de la société du spectacle épaississent aujourd’hui l’écran qui se dresse entre l’Homme et la réalité, il réaffirme tout au long de son travail une forme de dignité humaine mise à mal par la société de l’image. Ses créations Still in Paradise (2008, recréation 2016), co-signée avec Omar Ghayatt, Please, Continue (Hamlet) (2011), co-signée avec Roger Bernat, Sound of Music (2015) et ACTIONS (2017), co-signées avec Nicolas Cilins et Nataly Sugnaux, sont sans doute les plus politiques de toutes ses pièces.
Egalement plasticien, son travail vidéo est présent dans de nombreuses collections publiques et privées, allant du Musée des Beaux-Arts de Lyon au Museum der Moderne (MdM) de Salzburg. Il reçoit durant trois années consécutives le Swiss Art Award, (2002, 2003, 2004), est lauréat du Namics Kunstpreis für Neue Medien (2004) et du Network Kulturpreis (2006). Il bénéficie de plusieurs résidences, allant de la Cité des Arts à Paris, en passant par l’atelier Schönhauser à Berlin (fonds cantonal d’art contemporain, Genève) jusqu’au Swiss Artistic Studio au Caire de Pro Helvetia (2007, 2008, 2009). En 2010, il reçoit le prix le plus prestigieux d’art contemporain suisse, le prix Meret Oppenheim.
«L’art, c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art », disait Robert Filliou. L’art doit être au service du social, inciter au militantisme, mais ne peut être militant. Je me frotte à cette frontière»
« Par rapport à la version originelle, Duyvendak a uniquement rajouté le rôle de la population civile. «Car le Covid-19 a ouvert des réflexions sur l’utopie, nous poussant à réfléchir au monde dans lequel nous avons envie de vivre.» Et nous voici au cœur du réacteur de la compagnie Yan Duyvendak : le pas de deux entre l’art et la société. »
Propos de Yan Duyvendak extraits de l’article « »Yan Duyvendak, porteur du virus de l’activisme » paru dans Libération, vendredi 17 juillet 2020.
Concept : Yan Duyvendak
Conception du jeu Kaedama
Conseil scientifique : Dr. Philippe Cano
MC : Delphine Abrecht, Paul Berrocal
Rédaction des règles de jeu : Delphine Abrecht, Jean-Daniel Piguet
Lumières : Vincent Millet
Assistanat : Tomas Gonzalez, Pierre-Angelo Zavaglia
Régie générale : Luca Kasper et Stéphane Leclercq
Direction administrative : Marine Magnin
Développement international : Judith Martin / Ligne Directe
Production créative & communication : Charlotte Terrapon
Production : Dreams Come True, Genève
Coproduction : Comédie de Genève (CH), Arsenic – Centre d’art scénique contemporain – Lausanne (CH), Les Subsistances – Laboratoire international de pratique et création artistique – Lyon (F), Hellerau Europäisches Zentrum der Künste – Dresde (DE), International Summer Festival Kampnagel – Hambourg (DE), Grand Théâtre – Noorderzon Festival – Groningue (Pays-Bas), FAB Festival International des Arts de Bordeaux Métropole (F), Scène nationale Carré-Colonnes – Bordeaux Métropole (F), Zürcher Theater Spektakel (CH), Le Phénix – Scène nationale de Valenciennes (F), Centre d’Art Contemporain Genève (CH), NEXT Arts Festival
Soutiens : Ville de Genève ; République et Canton de Genève ; Pro Helvetia – Swiss Arts Council ; Pourcent culturel Migros, CORODIS, Loterie Romande, Fondation suisse des artistes interprètes SIS
Remerciements : Bourse de compagnonnage Ville de Lausanne, Canton de Vaud, Georges Romero, Robert Lewetzky, Eric Mutel, Alexandra Nivon