Contrebassiste aux multiples talents, Florentin Ginot fait équipe avec le musicien électro Helge Sten et la chorégraphe Soa Ratsifandrihana pour une expérience totale et à 360° sous la Verrière des Subsistances.
L’espace scénique de Dead trees give no shelter est habité par d’imperceptibles vibrations autour de trois structures qui surplombent la scène, telles des évocations poétiques de Pompéi ou de Palmyre. Le ton dark ambiant monte progressivement grâce à la vibration électrique des instruments, nous plongeant dans une ambiance nébuleuse. L’univers poétique apparaît et met en lumière les danseurs, figures fragiles dans ce monde morcelé. Tel un opéra du 21ème siècle, la symbiose se crée entre profondeurs bass music et chorégraphie pulsée et énergique. Vous ressortirez de cette expérience dans un état de trouble et d’exaltation.
Parler de « Dead trees give no shelter » se ferait avant tout à l’aide de termes picturaux : surface, pigments, rugosités et aspérités, oxydation, fusion.
J’aimerais inviter le public dans un espace soumis à l’érosion où se mêlent les matières chorégraphiques, musicales, lumineuses et architecturales. Observer un tableau d’apparence statique, en ressentir l’imperceptible vibration. « Habiter la ruine », pour faire référence à Anna Tsing et son anthropologie des mondes abimés.
Dans cette création musicale et chorégraphique, le délitement se matérialise symboliquement en trois structures verticales, surplombant la scène de six mètres de haut : évocation poétique des thermes de Pompei ou Palmyre, des Sternenfall d’Anselm Kiefer tout en rappelant des ravages dans notre actualité plus récente.
Performeuses et musiciens évoluent dans chacune de ces structures, devenant en quelque sorte des dioramas de leurs corps contraints et retenus dans un espace dont les parois se délitent peu à peu pour n’en garder que l’ossature oxydée.
« L’espace nous porte, puis l’espace nous engloutit. Dans ce laps de temps existe l’humanité »
(Aurélien Bory)
J’ai invité Helge Sten, figure de la dark ambiant norvégienne, et la chorégraphe Soa Ratsifandrihana à traverser cet espace. La vibration électrique émise à la fois par la musique d’Helge Sten -qui par sa densité relève presque de la sensation physique- et par la nervosité de Soa Ratsifandrihana proposera une trajectoire d’1h15 dans cet univers, conçue pour les deux formats frontal ou à 360° -avec la possibilité d’une déambulation du public. Je serai à la contrebasse aux côtés de Sten : notre conception musicale laissant la place à l’acoustique de jeu, chaque soirée est modulaire et unique.
Les corps altérables, friables, doués de transformation de la chorégraphie offrent des scènes de danse pulsées, eń ergiques et syncopées qui forment une polyphonie avec l’immersion sonore de l’AudioVirus de Sten : « DIY electronics, machines historiques d’échos à bande, modulateurs en anneaux, filtres, Thérémine, Buchla synthetiser et samples ». La danse montera progressivement vers un état de ravissement, d’extase, où les trois interprètes se tiennent hors d’eux-mêmes.
Membre de l’Ensemble Musikfabrik depuis 2015,Florentin Ginot vit et travaille à Paris et Cologne. Après une formation au Conservatoire National Supérieur de Paris, il devient lauréat de la Fondation Banque Populaire et du Mécénat Musical Société Générale. Il a enregistré en 2015 son premier CD dans la collection « Jeunes Solistes » de la Fondation Meyer autour de la musique de Marin Marais. Il se consacre à présent au répertoire soliste, à la création contemporaine et à l’invention de formes scéniques. En 2017 il fonde HowNow, compagnie développant des formes artistiques innovantes émanant des musiques de création vers des formes scéniques aux côtés de la danse, du théâtre et du cirque contemporains. Yoann Bourgeois lui commande cette même année la musique pour La Mécanique de l’Histoire, spectacle créé au Panthéon dans le cadre de la saison du Théâtre de la Ville. En collaborant étroitement avec les compositeurs Georges Aperghis, György Kurtág, Rebecca Saunders ou Helmut Lachenmann, il engendre et créé un répertoire soliste nouveau pour son instrument. Son solo Not Here présentait en 2018 une série de créations à la Philharmonie de Cologne, à Manifeste-Ircam à Paris et à la Biennale de Venise. Dans le même temps, il convoque le répertoire baroque et classique en adaptant les Partitas de J.S. Bach sur contrebasse piccolo ou les Livres pour viole de Marin Marais. Il s’est produit en solo dans des festivals et lieux tels que la Philharmonie de Berlin, la Philharmonie de Cologne, la Cité de la Musique-Paris, le Festival Présences-Radio France, le Festival Musica, l’Auditori, le Berliner Festspiele, Manifeste-Ircam, Sacrum Profanum-Cracovie, Ultima-Oslo, la Biennale di Venezia..
Direction artistique : Florentin Ginot
Composition musicale : Helge Sten
Chorégraphie : Soa Ratsifandrihana
Conseil dramaturgique : Michael Bölter
Réalisation scénographique : Olivier Defrocourt
Création lumières : Marie-Hélène Pinon
Son : Martin Antiphon
Direction technique : Sylvaine Nicolas
Performance : Ingrid Estarque, Soa Ratsifandrihana, Florentin Ginot, Helge Sten, Frédéric Stochl, Germain Zambi
Administration, production Silvina Senn, Hélène Bernadet
Photographe : DR
PARTENAIRES
Cité musicale – L’Arsenal de Metz
CCN de Caen
CCN de Bourgogne Franche-Comté – Viadanse
GRAME, CNCM de Lyon
La Muse en circuit, CNCM d’Alfortville
Le Lieu Unique, Scène nationale de Nantes
Les SUBS, Lyon
Huddersfield Contemporary Music Festival (UK)
GMEM, CNCM de Marseille
Centre des Monuments Nationaux
SACEM