Biographie
Formée à la danse au Brésil puis à P.A.R.T.S à Bruxelles, Vania Vaneau obtient ensuite une Licence de Psychologie à l’Université Paris 8 et suit une formation de Body Mind Centering. Elle a été interprète notamment chez Wim Vandekeybus, Maguy Marin, Yoann Bourgeois et Christian Rizzo avec qui elle continue de travailler.
De 2016 à 2020, elle est Artiste Associée avec Jordi Galí au Pacifique CDCN de Grenoble puis de 2020 à 2022 à ICI – CCN de Montpellier dans le cadre du dispositif du Ministère de la Culture et de la Communication. Pour la saison 2021-2022, Vania Vaneau a été Artiste en résidence au CN D Lyon. Elle poursuit le dispositif Artiste Associée avec ICI – CCN de Montpellier soutenu par le Ministère de la Culture jusqu’en 2024.
« Je développe mon travail chorégraphique en l’alliant à une forte composante plastique ainsi qu’à une relation intime avec la musique. Dans une sorte d’animisme, les différents éléments dans l’espace de jeu sont considérés comme des acteurs à part entière. Ils contribuent, dans une relation d’interdépendance, à construire un écosystème où les corps, les matières, la lumière et le son entretiennent une relation horizontale et poreuse entre eux ainsi qu’entre l’espace de jeu et le public.
Dans l’idée d’une continuité entre ces différents éléments en jeu, le corps est lieu de passage et de transformation entre l’espace intérieur et extérieur, proche ou lointain. La puissance de la physicalité se fait autant par une acuité de l’écoute, de la sensorialité que par la construction d’espaces visuels, par la scénographie et les costumes. Ils permettent le tissage entre l’image, la sensation et le mouvement.
Dans ma recherche, je questionne la place de l’humain, les rituels, les transes et transformations. Je travaille à partir de l’idée de strates physiques et psychiques, d’histoires et de géographies qui composent chaque individu et le collectif. Ma pratique s’apparente à une forme d’archéologie, du passé et du futur, du corps et de son environnement. Le plateau serait donc le lieu où l’on déplie et l’on dévoile les liens, où les frontières deviennent poreuses.
Ainsi dans le solo BLANC (2014), j’ai travaillé autour de costumes et masques comme éléments de métamorphose, du singulier au multiple. Dans ORNEMENT, duo avec Anna Massoni (2016 et 2021), les tissus et toiles révèlent et cachent les différentes strates d’un environnement en transformation et dans ORA (Orée)
(2019), avec deux interprètes, je construis un paysage onirique où se rencontrent et s’activent matières, objets et personnages fictifs. Puis dans le solo NEBULA
(2021) le rituel se projete dans une nature post-apocalyptique, pré-historique et futuriste.
Un autre aspect de mon travail porte sur le temps, le passage du temps. Je questionne ce qui est visible et invisible, la présence et l’absence en jouant avec les ombres, les couleurs, les lumières. Dans une certaine nostalgie de l’unité, nous jouons avec les morceaux, les bribes et les éclats en activant aussi bien la sphère matérielle que la ‘pensée sauvage’, celle qui n’a pas de bords.
L’art pourrait être là pour révéler, pour réveiller les sens, les mouvements, l’action, l’inséparation. L’art comme expérience sensible et partagée, comme travail manuel, artisanal qui nourrit la spécificité de l’humanité : les mains, les consciences… »
Vania Vaneau