Nina Santes (La Fronde) est accueillie en résidence aux Subs pour son projet République Zombie.
Nina Santes (La Fronde) est accueillie en résidence aux Subs pour son projet République Zombie.
Extrait de la note d’intention
Le projet République Zombie interroge un « engourdissement du temps, de l’action, du monde entier », et les stratégies que nous développons pour revenir à nous, nous réveiller. Cette nouvelle création explorera un « état zombie » des corps, des voix, du temps, de l’espace, rompu par des danses sonores qui seraient comme des cris d’alarme, des sursauts.
Mythe né en Haïti, le zombie est une figure double, à la fois grotesque et terrifiante, incarnation d’une somme de peurs instruites par la culture dominante et le « Nouveau Monde ». Initialement façonné par la violence coloniale, il est à la fois victime aliénée et anthropophage, maître et esclave. Le zombie est un corps errant, qui crée une forme de chaos organisé à l’intérieur et à l’extérieur de lui. Il annule les frontières, les géographies. Il est lent et n’a pas de but, mais il est parfois saisi de convulsions, d’actions répétitives, de pulsions cannibales, de retroussements, qu’il ne s’explique pas. À la manière d’un masque Sumérien, il est pétrifié, ni mort ni vivant, dépossédé. Il est une menace qui gagne toujours du terrain. Un corps dissocié, zombifié, dont la maladie est une danse.
Plus d’information sur ninasantes.com.
Issue de plusieurs générations d’artistes de la marionnette et du Théâtre Ambulant, Nina Santes a fait ses débuts sur scène en tant que marionnettiste. Depuis 2008 elle a collaboré en tant qu’interprète avec notamment Mylène Benoit, Myriam Gourfink, Catherine Contour, Pascal Rambert, Philippe Grandrieux, Herman Diephuis, Emmanuel Eggermont. Elle est l’auteure de pièces chorégraphiques et musicales, dont Désastre (2012), en collaboration avec le compositeur Kasper Toeplitz, Transmorphonema, un duo avec Daniel Linehan (Vif du Sujet SACD 2014), Self made man (2015), A leaf, far and ever (2016) un duo avec Célia Gondol. En 2018, elle crée le projet Hymen Hymne, actuellement en tournée, et reçoit le Prix Nouveau Talent Chorégraphique SACD.
L’influence du contexte familial a façonné chez elle une approche artistique totale, transdisciplinaire. En a émergé un langage chorégraphique articulant le geste avec des pratiques multiples, comme la parole, le chant, la musique, la relation à la matière et aux objets. Ses projets sont pensés comme des espaces alternatifs offrant la possibilité d’une expérience de transformation de la perception. Un déplacement du regard et de la perception. À travers des dispositifs immersifs pour le spectateur, elle explore la relation entre l’individu et son environnement, entre le temps du travail et celui de la contemplation, entre l’expérience du réel et le jaillissement de la fiction. L’approche artistique de Nina Santes s’intéresse tout particulièrement à la notion de potentialité – d’un corps, d’un individu, d’un groupe – et s’appuie sur une philosophie de l’autodidaxie. Apprendre en faisant, dé-hiérarchiser et faire circuler les savoirs et les pratiques, sortir de sa zone de confort et aller vers l’inconnu, construire des formes de puissance individuelle et de synergie collective.
En 2011, Nina Santes co-fonde l’association La Fronde avec le chorégraphe Kevin Jean. La Fronde est une tentative de créer un cadre coopératif et une façon de travailler en synergie. Parallèlement à un travail de création et de production, La Fronde propose des espaces de questionnement et d’échange autour des conditions de travail, et autour des principes éthiques de mutualisation, de partage, de solidarité.
Conception, chorégraphie, composition musicale | Nina Santes
Création et interprétation | Betty Tchomanga, Soa de Muse, Olivier Normand
Collaboratrice dramaturgie | Lynda Rahal
Création lumière | Annie Leuridan
Création et régie son | Nicolas Martz
Scénographie | Pauline Brun
Recherche et création vocale | en collaboration avec Jean-Baptiste Veyret-Logerias, Roberto Moura
Production | La Fronde, Élodie Perrin, Cloé Julien-Guillet
Coproduction | CDCN Atelier de Paris, Centre Chorégraphique National Rillieux-la-Pape, Centre Chorégraphique National d’Orléans, Centre Chorégraphique National de Tours, Théâtre National de Chaillot dans le cadre de Chaillot-Fabrique.
Soutiens | DRAC Ile-de-France, Région Ile-de-France. Remerciements au Quartz Scène nationale de Brest pour le prêt de studio