Melis Teskan est accueillie en résidence aux SUBS pour son projet 8936 chansons (titre provisoire).
Melis Teskan est accueillie en résidence aux SUBS pour son projet 8936 chansons (titre provisoire).
Dans ce travail, je me penche sur des constructions narratives autour de la musique. En m’appuyant sur des playlists et listes que je fabrique ou revisite, je travaille sur une forme dans laquelle la musique et les paroles de chanson, leur historicité, leurs traductions ou omissions dialoguent avec des aspirations personnelles, collectives et politiques. Ma pratique artistique est souvent centrée sur l’agencement par le biais de la mise en scène et du montage ; ce qui m’intéresse dans ce projet est la possibilité de revenir sur le passé pour le réagencer. La liste inachevable des compilations offertes, reçues, publiées, jouées, détruites, archivées ou cachées m’aide à déconstruire le trajet qui semble être le mien mais qui n’est pas isolé de ceux des autres. On liste pour se confronter à l’idée de l’infini, comme l’écrit Ege Berensel. Ici une compilation de vues sur l’autoroute, la mer, la chambre, le club, l’école, le gratte-ciel, l’hôpital, la forêt, le cimetière, l’anniversaire, la manif, la rupture, la télé, le projet : une tentative d’inventaire des trajets et émotions. Mon projet actuel consiste à composer un nouvel album à partir de ces inventaires de paysages sonores ; il est plus sur le rapport à la musique que sur la musique elle-même. Aux Subs, je poursuis le travail d’écriture et d’interprétation de cet album-performance sur le plateau, en accompagnement d’autres artistes et interprètes.
Ce projet est développé dans le cadre de ma recherche à la Coopérative de l’ESACM.
Artiste metteuse en scène, Melis Tezkan est née à Istanbul en 1982 ; elle est basée à Paris. Son travail se concentre sur différentes formes de déplacement et liens entre l’affect et le politique.
Depuis 2006, sous le nom de biriken et en duo avec Okan Urun, Melis Tezkan met en scène des spectacles dont elle fait également la scénographie, elle crée des performances, vidéos et fêtes. La posture du corps qui va et vient entre le personnage et le performeur, la dégénérescence, la discordance et la nostalgie du low-tech sont quelques-unes des couches que biriken utilise pour mettre en évidence la constitution ambiguë du présent. Parmi les lieux où biriken a présenté son travail : Wiener Festwochen, Festival Under The Radar au Théâtre La MAMA à New York, Festival De Keuze International au Théâtre Rotterdamse Schouwburg, Biennale de Sharjah hors les mûrs à Istanbul, Theater Dortmund, Festival iDANS, Festival International de Théâtre d’Istanbul, Festival Jerk-Off, Festival International de Cinéma d’Ankara, Stückemarket’11 au Théâtre de Heidelberg, Zorlu Performing Arts Center à Istanbul, Festival Fragments au 104, Musée Pera à Istanbul, Salt à Istanbul, Théâtre Ouvert, aux Beaux-Arts de Hambourg. En 2018 biriken a été parmi les Future Greats du Magazine Art Review.
Melis Tezkan a également collaboré à plusieurs reprises avec la plasticienne Nil Yalter pour produire des performances, textes, film et exposition. Parmi les lieux où leur travail a été montré : Festival Temps d’Images à Garajistanbul, l’exposition Unspeakable Home, Enchanting Companions à Badischer Kunstverein.
Tezkan a un doctorat en arts (Paris 3, 2012). Entre 2016-2018, elle travaille avec Le Laboratoire d’études de genre et de sexualité à Paris 8. Elle est artiste-chercheuse à la Coopérative de l’ESACM où elle prépare actuellement son DSRA (Diplôme Supérieure de Recherche en Art).