Anca Bene et Le Chantier collectif sont accueillis en résidence aux Subsistances pour le projet Terres Mères.
Création labellisée Saison Croisée France-Roumanie.
Anca Bene et Le Chantier collectif sont accueillis en résidence aux Subsistances pour le projet Terres Mères.
Création labellisée Saison Croisée France-Roumanie.
« L’identité, ce n’est pas simplement d’où je viens, comment je m’appelle et quelle langue je parle.
L’identité c’est ce qui crie dans mes tripes, ce qui me pousse à me lever chaque matin et la trace que je veux laisser dans le monde. » (Anca Bene)
Une jeune femme retourne sur les lieux de son enfance. Elle s’adresse à ces lieux, à ce qu’il y reste, dans l’espoir de rattraper ce qui a été perdu. Entre fiction et réel, les lieux se mettent à lui répondre. Les souvenirs de son enfance dans une Roumanie pendant et après de la chute du rideau de fer, se mêlent à son rêve et à son désir d’ailleurs puis à son présent d’adulte immigrée en France. Peu à peu, elle affronte le sentiment de déracinement et tente de réconcilier les évènements qui ont tracé son parcours. En traversant les différents espaces de la mémoire, les voix et les langues résonnent pour interroger l’appartenance lorsqu’elle est multiple et raconter une identité dans le refus de choisir.
Terres Mères est une immersion dans une dualité, une pluralité même. En confrontant mon parcours et mon expérience personnelle à d’autres témoignages recueillis au préalable, mon envie est de provoquer chez le spectateur une réflexion sur sa propre histoire et l’amener vers une expérience partagée où le déracinement est une étape intégrante de notre existence et le « chez soi » se décline désormais au pluriel.
Anca Bene, porteuse du projet, jeu et écriture
Née en Roumanie en 1986, elle se forme d’abord au théâtre au sein de la troupe Amifran, sous la direction de Florin Didilescu et participe entre 2002 et 2004 aux festivals internationaux de jeune théâtre à Moscou, Québec, Grenoble et Arad (Roumanie). La passion pour la littérature et les langues étrangères la conduit à obtenir une maîtrise en Lettres Français-Norvégien à Cluj-Napoca, Roumanie puis elle arrive à Lyon avec une bourse du gouvernement français en 2008 afin de poursuivre ses études en Gestion de projets culturels. En 2010, elle mène avec l’association Echos sous le réverbère, un projet artistique au Burkina Faso. De retour en France, en 2011 elle commence une formation en théâtre au sein de l’Ecole Arts en scène de Lyon et débute sa carrière de comédienne professionnelle. Elle a eu ainsi l’occasion de travailler entre 2011 et 2013 avec des metteurs en scène tels que Baptiste Guiton (Lysistrata d’Aristophane), Claire Truche (Yakich et Poupatchée d’Hanokh Levin) et Françoise Fouquet. Elle continue sa formation par le biais des master class et stages avec Julian Boal, Thomas Leabhart, Alexandre del Perugia, Jean François Dusigne, Laurent Gaudé et Jean-Louis Martinelli. Membre fondatrice de la compagnie Le Chantier Collectif, elle joue actuellement dans Le Bourgeois Gentilhomme de Molière. En parallèle, elle joue avec les Cies Mises en Jeux dans Les Soyeuses, Les Planches Courbes dans La Der des Ders, Les Vents de Traverse dans Les étoiles dansantes et avec Le Lien Théâtre dans deux créations et un projet en pénitentiaire pour mineurs. Son engagement artistique est nourri par son engagement sur le terrain avec Médecins du Monde ainsi que des associations qui oeuvrent pour l’accueil des réfugiés. Elle est engagée en 2018 par la Cie Les Chapechuteurs. Ainsi elle co-écrit et met en scène le spectacle Il pleut sur Calais, avec des étudiants de l’Université Lyon 3. Son identité artistique s’est construite au carrefour de plusieurs cultures, animée par l’amour pour un théâtre poétique, profondément humain, tel un langage en soi capable de briser des frontières.
Elsa Rocher, co-mise en scène
Elsa Thu-Lan Rocher est comédienne, auteure et metteuse en scène, formée au Conservatoire de Lyon puis au Geiq Compagnonnage. Elle a travaillé avec Karelle Prugnaud, Gwenaël Morin, Sylvie Mongin- Algan, Allé Ollé de la Fura del Baus, suivi des stages avec Dieudonné Niangouna et Alexandre Fournier de la Cie X/Y. Elle a reçu la bourse d’encouragement du CNT en 2012 pour sa pièce La sixième chaise. Elle lance en 2014 la Cie No Man’s Land, pour investir les terrains frontaliers, comme les zones en marge. Chaque nouvelle création fédère une équipe spécifique d’acteurs. Qu’il s’agisse d’histoires géopolitiques ou sociétales, la compagnie interroge les notions de légitimité et d’identité, à commencer par celles des interprètes. L’imaginaire est porté par les corps, la parole soutenue par le réel. Chaque création débute par un déplacement, et induit une réflexion collective entre expérience intime et écriture scénique.
Mathilde Billaud, création sonore
Elle intègre après son baccalauréat une classe préparatoire aux grandes écoles à Nantes. Là-bas, elle suit des cours de mathématique et de physique mais se précipite plusieurs fois par semaine à L’Apollo, cinéma d’art et essai, où elle se découvre une passion pour l’art cinématographique, et l’art sonore qui peut parfois l’accompagner. Elle entre en 2004 à l’ENSATT, école nationale des arts et techniques du théâtre, dans la section « Réalisation sonore ». Sa rencontre avec Daniel Deshays pose les fondations d’un travail de recherche de formes sonores en dialogue avec la scène (comédiens, lumières, espace, costumes, etc.). Elle occupe tout d’abord le poste d’assistante studio à Grame, centre national de création musicale de Lyon. Elle collabore au sein de cette structure avec Xu Yi, Jesper Nordin et Thierry Demey, des compositeurs et artistes contemporains qui marqueront ses premiers pas dans le métier. Elle fait différentes créations sonores pour la scène. Avec Thierry Bordereau et la Plateforme Locus Solus, elle cherche à faire dialoguer les musiques et univers sonores avec un théâtre brut. Avec Matthieu Roy et la compagnie du Veilleur, elle construit des univers sonores complexes et englobants, en utilisant des systèmes de diffusion inattendus (spectacle à écouter au casque, enceintes disposées en salle, etc.), la reprise au HF des comédiens, la prise de son binaurale. Avec Pierre Kuentz et la Compagnie des Infortunes, elle expérimente le son-matière, en dialogue avec la matière texte des spectacles. Elle travaille aussi sur une pièce de danse contemporaine avec Manuela Rastaldi, où elle essaie de faire se rencontrer les sons et les corps. En 2008, elle fonde avec Pierre Sauze, Alban Guillemot, Pierre-Alain Vernette et Romain Cayla le collectif Le Zèbre et la Mouette. Ensemble ils ont l’ambition de développer des installations sonores donnant à tous la possibilité d’entrer dans le merveilleux monde du sonore…