Hyacinthe Abdoulaye Tobio

Accueil-studio AURA
Du 1er au 13 octobre 2018

Hyacinthe Abdoulaye Tobio est accueilli en résidence dans le cadre de l’accueil Studio AURA aux Subsistances, pour sa future création Nar’O’Nar.

 

L’accueil-studio AURA s’adresse aux compagnies de la Région Auvergne – Rhône-Alpes sur appel à projet. Il comprend un espace de travail, un accueil technique dans la limite du dispositif de la salle, un hébergement. C’est un dispositif de repérage et d’émergence.

« Simple léger. Presque trop, le corps de Hyacinthe Abdoulaye Tobio s’inscrit comme idéogramme dans l’espace vide du plateau.
Les pierres qu’il a dans les mains s’entrechoquent, tandis que sa silhouette vacille dans une instabilité permanente. A peine pose sur ses pieds, il avance, tous ses appuis en déséquilibre, avec son corps sémaphore qui envoie des signes de détresse. Ses souvenirs reviennent, ceux de ses frères perdus tandis que ses bras se font berceuses, ses jambes sont semblables à un animal gracile et maladroit. Avec ses trajectoires silencieuses, il se glisse dans l’empreinte d’un geste, d’un être, d’un souffle entre l’inscription et la trace entre l’espoir et l’illusion de les voir revenir un jour .il signe une pièce qui jouxte l’épure touche à l’essentiel du geste. »
Agnès Izrine (magazine Danser)

A 38 ans, Hyacinthe Abdoulaye Tobio est sans doute un pionnier de la danse contemporaine au Tchad. Il essaye depuis bientôt plus de dix ans et avec succès de se connecter au mouvement mondial de la discipline. Il crée en 1996 « les Jeunes Tréteaux », compagnie de danse contemporaine qui s’affirme rapidement comme première du pays. Celle-ci s’attache à promouvoir les nouvelles expressions chorégraphiques africaines en s’appuyant sur la tradition et à guider les jeunes talents vers la professionnalisation. Hyacinthe Tobio participe pour la première fois en 2001 à Madagascar au concours des Rencontres Chorégraphiques Africaines et de l’Océan Indien pour présenter sa pièce Ndil Nangra. En 2002, il est invité pour  la première fois en France par Anita Mathieu pour présenter aux Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint Denis à Bagnolet ce même spectacle, de même qu’en 2005 pour sa création Pleurs au Pays Bien-Aimé. En 2011, il assure la direction artistique du 11ème festival des Pays du Sahel à Saint Médard en Jalles. Ses travaux sont aussi présentés en Allemagne, en Espagne, au Venezuela, en Afrique dans plusieurs pays notamment : Cameroun, Gabon, Congo, Sénégal, Mali, Afrique du sud, Centrafrique… Dans sa collaboration internationale, il a travaillé à Berlin avec la compagnie de Caroline Meyer Picard dans le duo Ibeji et en France, il a été interprète dans la pièce Fulgurance. Suite à sa rencontre avec la chorégraphe Martiniquaise Annabel  Gueredrat en 2010, Hyacinthe s’embarque dans l’aventure d’une création nommée Iyam Tara (Laisse-moi) entre le Tchad, la France et la Martinique à travers laquelle les deux chorégraphes questionnent l’identité : celle des hommes, des genres, des cultures… Cette pièce à été présenté à la Biennale des Caraïbes en Martinique et au festival des Danses Métisses en Guyane. Sa dernière création solo Nar o Nar créee au  CCN de Montpellier a été présentée à Johannesburg dans le cadre de Danse l’Afrique Danse en 2012. Hyacinthe a été formé en 1999 à l’Ecole des Sables de Germaine Acogny. Il a participé à de nombreux stages et ateliers, où il a rencontré notamment Bud Blumental, Bernardo Montet, Carlos Orta, Christian Rizzo, Judith Jamisson, Benoit Lachambre, Hervé Robbe, ou encore Laurence Levasseur. Il a organisé durant sept ans le festival de danse Ndam Ndam Lei, plateforme pour la jeune création. Il est directeur artistique du festival international Souar  Souar en 2014 et 2015.

En 2018, il rejoint le collectif artistique et pluridisciplinaire FRIGO&CO, avec lequel il s’apprête à déconstruire Nar’O’Nar pour réinventer un spectacle complet, incluant danse, performance musicale, vidéo et travail scénographique.