Gaël Santisteva est accueilli en résidence aux SUBS pour le projet Garcimore est mort.
Gaël Santisteva est accueilli en résidence aux SUBS pour le projet Garcimore est mort.
Ce que j’avais abordé et touché du doigt dans Talk Show était cette manière naturaliste d’être sur scène, cette façon de jouer sans jouer, en tous cas sans incarner plus que la réalité des faits et des émotions qui en découlent. Avec Garcimore est mort, cet état d’esprit performatif proche de la vérité se verra contrasté par l’utilisation d’artifices identifiables et assimilables aux codes de la représentation spectaculaire dis plus classiques, tels que : les applaudissements, les roulements de tambours, les costumes, les rires, le rideau, les jingles, les huées, les lumières, les chansons.
Profondément intéressé par le questionnement de ces codes, j’aimerais les utiliser à contre-emploi, créant une performance volontairement décalée et éloignée des stratagèmes habituels du merveilleux spectaculaire.
Ces artifices seraient organisés dans le but de créer une structure indépendante qui avance seule sans se soucier des performeurs qui l’habitent. Un peu comme un auto-show (un spectacle automatisé) mais mal réglé, organisé dans l’excès d’efficacité. On pourrait donc assister à l’agonie fatale, conscientisée et acceptée, d’humains pris au piège d’une
logique commerciale du divertissement tout en restant eux-mêmes c’est à dire sans vraiment jouer la carte du drame.
Ce qu’il m’importe d’exprimer derrière tout ça, c’est le décalage qu’il existe aujourd’hui entre : Premièrement, le monde dans lequel nous évoluons que l’on peut qualifier par exagération de complexe, surinformé, ultra-rapide, profus, capitaliste, exigent et quelque part chaotiquement spectaculaire.
Et deuxièmement, nous les humains qui le peuplent, êtres anti-spectaculaires à souhait.
Une performance sur la magie de la simplicité, au sein d’un univers quotidien de plus en plus artificiel et désorientant.
Chercher les paillettes imperceptibles de l’existence pour mieux les célébrer, les valoriser.
GAËL SANTISEVA a eu une pratique de cirque intensive jusqu’à devenir étudiant au Centre National des Arts du Cirque de Chalons en Champagne. Passionné par l’art du mouvement et le théâtre, il s’est tourné vers des compagnies de spectacle orientées vers la chorégraphie et la performance théâtrale.
Il a travaillé en tant que performer avec entre autre Philippe Decouflé (France), Jean-Marc Heim (Suisse), Les Ballets C de la B -Koen Augustijnen (Belgique), Cie Zimmermann/De Perrot (Suisse), Eleanor Bauer (USA/Belgique).
Il a créé en binôme avec Lara Barsacq deux performances présentées au Tanzhaus de Zurich : Tonight, I love you ! (2012) et The Hide Show (2014).
En 2016, il co-crée l’asbl Gilbert & Stock avec Lara Barscaq. En 2017, il crée la pièce Talk Show et entame une tournée en France et en Belgique sur les saisons
2018 /19 et 2019 /20. En parallèle, il travaille sur d’autres projets, en tant que performeur, conseillé artistique ou assistant mise en scène pour : Walking the Line du chorégraphe Benjamin Vandewallle, New Joy la nouvelle pièce d’Eleanor Bauer, Lost in ballets russes et IDA, don’t cry me love deux pièces de Lara Barsacq.