Dikie Istorii Company est accueillie en résidence hors-les-murs dans des établissements spécialisés médico-sociaux de la Fondation OVE pour son projet ¡No Pasarán!.
Dikie Istorii Company est accueillie en résidence hors-les-murs dans des établissements spécialisés médico-sociaux de la Fondation OVE pour son projet ¡No Pasarán!.
A l’origine de ce projet, il y a la volonté de mettre en scène la notion de soulèvement.
C’est après avoir vu l’exposition « Soulèvements », imaginée par le philosophe Georges Didi-Huberman au Jeu de Paume en 2016, que nous avons voulu aborder ce sujet. Une énergie viscérale et poétique se dégageait de l’exposition. Des corps expressifs et engagés en ressortaient. Nous avons été touchés par ces poings levés, ces corps qui se soulèvent pour une cause commune.
Que se passe t-il corporellement lorsque nous nous soulevons pour une cause qui nous est chère ? Que se passe-t-il au moment où nous nous engageons viscéralement pour nos désirs ? Qu’il soit individuel ou collectif, le soulèvement a démontré qu’il pouvait renverser un état, un pays, abolir des lois… C’est cette puissance, cette énergie viscérale, qui s’exprime parfois dans la violence, mais peut être pacifique, que nous voulons retranscrire dans cette nouvelle création.
Nous voulons nous inspirer des mouvements de foule en lutte, visibles sur les photos de Gilles Caron ou de Marc Riboud, les peintures de Goya ou Picasso, mais aussi dans les films et les chansons. Parmi nos sources : les désordres sociaux, les agitations, les insoumissions, les révoltes, les mouvements politiques tels que les Black Panthers, les moines tibétains, la révolution anti-franquiste en Espagne…
Nous irons chercher, chez les interprètes, ce qui les poussent à se surpasser. Quelle est cette énergie qui permet aux êtres humains de se soulever ? Au-delà des faits politiques, ce qui nous intéresse dans le soulèvement des hommes et de l’Homme, c’est son caractère explosif, instinctif, parfois incontrôlé. Dans ce nouveau spectacle, 5 interprètes déploieront une énergie considérable pour offrir au public une chose simple et précieuse : l’élan vital qui les pousse à s’exprimer sur un plateau.
Le contact est pour nous un élément essentiel de la création. Du regard à la poignée de main en passant par le sourire, il marque la première rencontre avec autrui. Le contact symbolise le partage. C’est un langage. Dans nos précédentes créations, la performance physique n’était réalisable qu’en travaillant corps-à-corps, à deux, en associant les énergies. Sans partenaire, impossible de continuer et d’aller au bout. Si l’un lâche, l’autre tombe. C’est ce même contact que nous recherchons avec les 5 interprètes de ¡No Pasarán! : trouver ce qui les lie, y associer les spectateurs, qui deviennent à leur tour musiciens et chorégraphes. Travailler à cet équilibre entre artistes et publics.
C’est au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon (CNSMDL) que Tom Grand Mourcel et Vera Gorbatcheva se rencontrent et créent Dikie Istorii Company.
Vera Gorbatcheva
D’origine russe, elle est chorégraphe pour le projet ¡No Pasaràn!. Vera aborde le monde de l’art avec un regard pluridisciplinaire : elle est musicienne, chanteuse, peintre, acrobate et comédienne. Elle se tourne rapidement vers la danse classique et la danse de caractère au sein de l’école de Nikolay Ogrizkov. Elle participe à différents événements tels que l’International Delphic Games, ainsi qu’au tournage des films Square meter, IFMC et World Holocaust Forum. Vera ouvre sa perception de la danse et intègre le CNSMDL où elle rencontre Tom Grand Mourcel. Aujourd’hui, elle travaille avec Harris Gkekas (VWA et Plateaux), Hervé Robbe (Memorie (ou l’oubli), In Extenso, Danses en Nouvelles) et Alexandre Rocolli (Longing et Weaver Quintet).
Tom Grand Mourcel
Chorégraphe et interprète pour le projet ¡No Pasaràn!, Tom Grand Mourcel est issu de la culture hip hop (musique, danse et street-art). À l’âge de 17 ans, il part à New York à la rencontre du monde underground et côtoie l’avant-garde de la danse hip hop, notamment le Rock Steady Crew. De retour en France, il intègre l’Académie Internationale de la Danse à Paris pour compléter son cursus interdisciplinaire. En 2012, il intègre le CNSMDL. Il y rencontre Anne Martin, ancienne danseuse de Pina Bausch, Juliette Beauviche et Michèle Noiret, qui lui permettront d’acquérir de nouvelles qualités de mouvements. À l’occasion de workshop et de voyages, Tom rencontre de nombreux chorégraphes, tels que les Slovaks, Samuel Lefeuvre, David Zambrano, Fighting Monkey et Yoann Bourgeois. En 2016, il intègre la compagnie Ex Nihilo pour les pièces In Paradise et Paradise Is Not Enough. Il intègre également la compagnie Plan K pour Homo Furens, La Fabrique Fastidieuse pour Vendredi et la compagnie la Vouivre pour Arcadie.
Entre décembre 2018 et mai 2019, Dikie Istorii Company bénéficie de 4 semaines de résidences à la MAS de Montanay et à l’IME Val de Saône.
Le but de cette résidence est de créer la pièce ¡No Pasarán! en dialoguant avec les personnes des instituts qui nous accueillent, en venant questionner leur quotidien et en nous nourrissant de leurs réactions. Pourquoi avoir choisi ces endroits si éloignés des studios de danse et des théâtres ?
Pour réfléchir sur un même sujet, le soulèvement, à partir deux points de vue différents : celui d’interprètes, jeunes danseurs dynamiques, qui traitent le soulèvement de manière figurative, et celui de personnes empêchées, qui expriment le soulèvement par une autre physicalité. C’est un soulèvement parfois subi, bien réel, quotidien. De quelles manières parviennent-ils à dire non, à se révolter, à se soulever ? Par opposition, quels sont leurs désirs ?