Les subsistances

Laboratoire international
de création artistique - Lyon
Théâtre / Danse /
Cirque / Musique

Les subsistances

Laboratoire international
de création artistique – Lyon

Archives - Saison 2012 - 2013
Pr Programmation

Quand je pense qu’on va vieillir ensemble

Les chiens de navarre

Du 19 au 23 février 2013

Création  Théâtre

Présentation

« Faut que tu te fasses aider ! » : aider ou se faire aider face à toute situation critique personnelle, qu’elle soit sociale, psychologique ou sexuelle fait partie de la rhétorique contemporaine. Chacun arrivé à son “point zéro” – comme l’appellent Les Chiens de Navarre – est appelé à se faire guider, coacher, gouroutiser, hypnotiser… Sous leur regard d’entomologistes, l’observation compassionnelle tourne à la chronique dévastatrice : les huit comédiens lâchés sur le plateau font rire avec une cruauté et un sens de la dérision inouïes. Du théâtre méchant, idiot autant que désespéré, jubilatoire et virtuose. Après Une Raclette présentée lors du Week_End Ça Tremble !, Les Chiens de Navarre s’attaquent au théâtre intime, à leur manière : en meute !

« Deux choses me remplissent d’horreur : le bourreau en moi et la hache au-dessus de moi. »
Stig Dagerman

« Pleure, tu pisseras moins. »
Anna Dagerman (la mère) 

Distribution

Mise en scène : Jean-Christophe Meurisse
Avec : Caroline Binder, Céline Fuhrer, Robert Hatisi, Manu Laskar, Thomas Scimeca, Anne-Elodie Sorlin, Maxence Tual, Jean-Luc Vincent (distribution en cours)
Création lumière et régie générale : Vincent Millet
Création et régie son : Isabelle Fuchs
Régie plateau : Yvon Julou
Administration, production et diffusion : Antoine Blesson et Claire Nollez assistés par Léa Serror
Relations presse : Rémi Fort et Magda Kachouche (bureau MYRA)

Production déléguée : Le Grand Gardon Blanc / Chiens de Navarre

Coproduction : Maison des Arts de Créteil ; TAP Théâtre Auditorium de Poitiers; ARCADI (Action Régionale pour la Création Artistique et la Diffusion en Île-de-France)
Avec le soutien du Fonds SACD Théâtre et de la SPEDIDAM
Spectacle répété également au Théâtre de la Bastille avec son soutien technique
Création le 19 février 2013 aux Subsistances à Lyon


Biographie

Jean-Christophe Meurisse : Après une formation de comédien à l’ERAC, Jean Christophe Meurisse se détourne peu à peu du jeu pour créer en 2005, Les Chiens de Navarre. Une Raclette est créée au Théâtre des Halles à Paris en 2008, puis recréée en juin 2009 dans le cadre du festival (tjcc) au Théâtre de Gennevilliers. L’autruche peut mourir d’une crise cardiaque en entendant le bruit d’une tondeuse à gazon qui se met en marche est créé en novembre 2009 dans le cadre du festival Beaubourg-La-Reine au Centre Pompidou Paris. En janvier 2012, Jean-Christophe Meurisse et Les Chiens de Navarre créent Nous avons les machines à la Maison des Arts de Créteil, au Centre Pompidou Paris, au Théâtre de Vanves, au Théâtre de Gennevilliers. En novembre 2012, il crée Les Danseurs ont apprécié la qualité du parquet, première oeuvre chorégraphique de la compagnie, à la Ménagerie de Verre dans le cadre du Festival Les Inaccoutumés.

Ils ont dit

« Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman sera notre livre de chevet pendant notre période de création. Un court texte, écrit en 1952, deux ans avant le suicide de son auteur à 31 ans. Cette dizaine de pages offre un testament, une interrogation intime et sensible sur la continuelle et difficile recherche de consolation qui nous anime pour continuer à vivre et à faire face au monde. À travers cette désespérance solitaire et créatrice, une souveraine exigence de vie, libérée du poids du temps, des carcans et des cruautés du monde, à travers cette confession, cette réflexion, cette aspiration, nous explorerons la parole intime de chacun sur scène. Une parole intime, vraie, singulière qui s’exprimera simplement, réellement, sur notre rapport à la solitude, notre rapport à la vieillesse, notre rapport au groupe, à la société, notre rapport à l’autre. Une parole sans doute brutale, sans doute idiote, sans doute fragile, sans doute gênante. Capable de générer des interprétations multiples et de diffracter le sens pour rendre le spectateur actif. Qu’il puisse se projeter, ressentir, interpréter. »
Jean-Christophe Meurisse, metteur en scène.

« Ce qu’on ressent très fort en voyant une pièce des Chiens de Navarre, c’est précisément ce désir comme gonflé à l’hélium de recharger la scène, de la boursoufler et de la faire par instants exploser. Au cœur de la banalité, la scène s’augmente de tous nos espaces les plus imprévisibles, diffractions de nos fantasmes, métaphores surjouées de nos pulsions, quelque chose comme le surgissement de nos désirs les plus saillants et les moins calculés. D’où cette place laissée à l’improvisation, dans l’élaboration du travail bien sûr, mais aussi dans la réalité de ce à quoi nous assistons : autour d’un scénario réduit à son plus simple appareil gravitent les situations les plus outrées, les déchaînements ponctuels, les fatigues extrêmes et les violents déchirements, qui participent tous de cet hyperprésent. Ce refus de fixer une forme et de « re-présenter » soumet le spectateur à l’énergie suicidaire de propositions plus explosives les unes que les autres, et dont le résultat est souvent la pure hilarité, ou bien l’ébahissement, celui qu’on éprouve devant les folies futuristes ou dadaïstes. »
Tanguy Viel

Interview

Alors voici le nouvel opus choral des Chiens de Navarre ?
Jean-Christophe Meurisse : Cette pièce sera sans doute un peu différente des précédentes. Dans une première partie nous emploierons notre langage habituel, celui du groupe, ou du travail « en meute »… c’est notre marque de fabrique, notre moyen de mettre en œuvre le théâtre. Mais la seconde partie sera plus éclatée, moins collective, il y aura des scènes à deux ou trois qui modifient l’espace. Notre base scénographique est toujours la même : une boîte noire, des chaises, une certaine stabilité. Je cherchais autre chose que la boîte noire pour ce spectacle, c’est de là qu’est née l’idée de la terre au sol qui est dans « les danseurs»… J’avais envie d’un endroit instable, à l’origine dévasté, brûlé, abandonné. J’avais en mémoire des photos de la ville de Détroit aux États-Unis qui montre une ville abandonnée, terriblement mélancolique. Puis m’est venu le titre de l’œuvre de Stig Dagerman.

Les Chiens de Navarre font œuvre littéraire, drôle de surprise…
J-C. M : Non, pas tant que ça, nous travaillons toujours à partir d’une œuvre invisible. Nous avons toujours une source d’inspiration, un sentiment qui naît d’une œuvre, une sorte de base de travail que nous faisons disparaître. La Raclette est née du livre de l’intranquillité de Pessoa… Je sais, cela semble très éloigné. Là nous sommes partis du titre du livre de Dagerman Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. Mais pour la première fois j’avais envie que la source apparaisse. Je me demande si celui qui connait l’oeuvre de Stig Dagerman peut regarder avec une autre approche la pièce. Mon envie pour ce spectacle est de toucher à la mélancolie de chacun, à notre manière. La pièce est en quelque sorte un mini-guide pour faire face lorsqu’on a besoin de se faire aider.

Dans les spectacles précédents, le travail des Chiens portait plutôt un regard acerbe sur les conduites collectives, dans cette création c’est à l’individu de passer à la moulinette ?
J-C. M : Oui, notre travail s’est toujours beaucoup attaqué au groupe, sur le mode jubilatoire, là il s’empare de l’individu. L’idée de départ ce sont ces groupes de paroles qui cherchent à soutenir l’individu lorsqu’il a atteint son point zéro. C’est un spectacle qui appelle à aider l’autre. C’est grotesque ou moqueur mais jamais méchant… nous ne sommes pas méchants. C’est une sorte d’observation de ceux qui voudraient qu’on les guide et de ceux qui les guident. Arrivé au point zéro, il faut réapprendre à structurer son langage : être désirable, dire bonjour. Cela donne des scènes drôles et bêtes, voire terribles et effrayantes. Lorsque l’un des comédiens est guidé par deux autres, deux autres personnages prennent le pouvoir sur un autre. C’est un peu apocalyptique et en même temps c’est sans jugement : nous nous sommes tous retrouvés dans ce genre de situation à essayer d’aider, maladroits ou violents. Je demande aux acteurs de composer le moins possible : chacun tour à tour est cobaye, coach, spectateur. Cela met en jeu la capacité de résistance de chacun, ses pulsions d’humiliations, ses modes de relations. Nous n’avons aucun jugement sur ce dont on parle… C’est juste le constat que malgré toutes les bonnes volontés jamais personne ne pourra nous sauver… Mais peut-être que l’on va finir par une vraie note d’espoir… ça aussi ça changerait !

Autour du spectacle

Babel
Jeudi 21 février 2013

Rencontre à l’issue de la représentation avec Jean-Christophe Meurisse et Les Chiens de Navarre
Gratuit

Chantier
Jeudi 7 février à 19h30

Aux Subsistances, répétition publique suivie d’une rencontre.
Gratuit sur réservation

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Tarifs

15 € / 12 € (réduit+) / 7.5€ (réduit ++, carte subs)

Dates & horaires

mar 19 février 2013 / 20:00

mer 20 février 2013 / 20:00

jeu 21 février 2013 / 20:00

ven 22 février 2013 / 20:00

sam 23 février 2013 / 20:00

Téléchargement

Dossier de presse

Flyer

En tournée

> À la Maison des Arts de Créteil, du 26 février au 2 mars 2013
> Au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris, du 14 au 25 mai 2013
> Au festival d’Aurillac, août 2013
> La Nuit des Chiens de Navarre : L’autruche peut mourir d’une
crise cardiaque en entendant le bruit d’une tondeuse à gazon qui
se met en marche
+ Une Raclette + Nous avons les machines,
au Théâtre de Vanves le samedi 20 avril.